Trois semaines environ, après le retrait des troupes américaines d’Afghanistan et la prise, par les insurgés islamistes, de Kaboul, les talibans traînent toujours les pas à dévoiler la liste du nouveau cabinet ministériel.
Il y a près de trois semaines, le mouvement islamiste prenait Kaboul, la capitale afghane, sans grande résistance. En parallèle, l’armée américaine évacuait ses troupes du pays. Cependant, depuis, la fumée blanche se fait toujours attendre à Kaboul, où la population reste dans l’expectative, tout comme la communauté internationale. Deux sources talibanes ont prévenu l’AFP qu’il n’y aurait aucune annonce faite, samedi, sur le futur cabinet ministériel.
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Un gouvernement « inclusif » en vue
Les insurgés islamistes ont, entre autres, fait la promesse d’un gouvernement «inclusif» et ont mené des consultations, ces dernières semaines, avec des personnalités afghanes qui ne sont pas de leur camps.
Mais, dès lors, rien n’a filtré sur leurs véritables intentions ni sur la place qu’ils entendent accorder à des représentants de l’opposition ou aux minorités. La composition de leur gouvernement fera donc figure de test sur leur réelle volonté de changement. Plusieurs pays ont répété, vendredi, que le nouveau pouvoir afghan serait jugé sur ses actes.
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Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, qui sera de lundi à mercredi au Qatar, a espéré que le gouvernement mis en place par les talibans serait «réellement inclusif», avec «des non-talibans qui seraient «représentatifs des différentes communautés et des différents intérêts en Afghanistan». Le chef du renseignement militaire pakistanais, Faiz Hameed, a été vu, samedi, à Kaboul, où il devrait probablement s’entretenir avec des hauts responsables talibans avec lesquels Islamabad entretient des relations étroites.
Pas de portefeuille ministériel pour la gente féminine
Très attendus sur la question du droit des femmes – la communauté internationale gardant en mémoire la brutalité à leur égard lors du premier régime taliban (1996-2001) –, les nouveaux hommes forts de Kaboul ont assuré que ces droits seraient respectés. Toutefois, les nouveaux maîtres d’Afghanistan ont, dans le même temps, fait comprendre qu’aucun portefeuille ministériel ne serait disponible pour la gente féminine, leur présence relevant plutôt du bas de l’échelle. Dans la foulée, plusieurs militantes se sont élevées contre cette perspective, lors d’une manifestation, jeudi, à Hérat.
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À Kaboul, la capitale afghane, samedi, des dizaines de femmes ont également organisé des marches de protestation, pour la deuxième journée consécutive. Des insurgés islamistes, présents sur les lieux des manifestations, essayaient de disperser la foule et d’empêcher les personnes sur place de filmer la scène avec leur téléphone portable, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.