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AES, une alternative crédible pour la coopération régionale en Afrique de l’Ouest ?

Par
Mamadou Sangaré
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La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a vivement condamné, jeudi dernier, l’attaque terroriste perpétrée le 17 avril en République du Bénin, qui a coûté la vie à plusieurs soldats béninois et fait de nombreux blessés. Cet acte dramatique intervient alors que l’organisation régionale fait l’objet de critiques persistantes pour son incapacité à relever les défis sécuritaires majeurs qui frappent l’Afrique de l’Ouest depuis plusieurs années.

Affaiblie par des années d’inefficacité, la CEDEAO peine à faire face à la montée de l’insécurité, en particulier dans la région du Sahel. Selon le dernier rapport du Global Terrorism Index (GTI), 51 % des décès liés au terrorisme enregistrés dans le monde en 2024 — soit 3 885 morts sur 7 555 — ont eu lieu dans cette zone instable. Malgré l’ampleur de la menace, la réponse de l’organisation reste limitée à de simples condamnations, illustrant un déficit de stratégie et d’actions concrètes.

Si la CEDEAO réaffirme l’importance de la mutualisation des efforts sécuritaires et rappelle la nécessité de déployer sa Force en attente, cette initiative, activée en mars dernier, demeure jusqu’à présent lettre morte. Aucun déploiement opérationnel n’a été communiqué, renforçant ainsi le sentiment d’abandon chez les populations touchées par la violence extrémiste.

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Dans ce contexte d’inefficacité régionale, l’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, apparaît comme une alternative crédible. Face à la progression des attaques dans les pays voisins comme le Bénin et le Togo, l’AES a pris l’initiative de structurer une réponse sécuritaire autonome et coordonnée. Les trois États ont annoncé la création d’une force conjointe de 5 000 soldats, une mesure saluée comme un pas décisif vers une sécurisation effective des zones frontalières.

Cette dynamique de coopération s’est également traduite par la tenue, du 13 au 17 avril au Mali, de la première réunion des chefs d’état-major des forces aériennes de l’AES. Ce sommet visait à poser les bases d’une défense aérienne intégrée, capable de mener des opérations conjointes pour renforcer le contrôle territorial et la lutte contre les groupes armés.

À l’heure où la CEDEAO peine à se réinventer et à proposer une réponse adaptée aux enjeux sécuritaires, l’AES s’impose progressivement comme un acteur clé pour la stabilité régionale. Ses premières réussites opérationnelles et son approche pragmatique suscitent l’intérêt croissant de plusieurs nations d’Afrique de l’Ouest, en quête de solutions concrètes face aux menaces terroristes.

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