L’aboulie est un trouble psychique qui se caractérise par une absence ou une diminution de la volonté. Ce trouble est le plus souvent présent au cours d’une maladie psychiatrique. Son traitement associe psychothérapie et médicaments. Voici tout ce qu’il faut savoir sur cette maladie.
L’aboulie, également appelée avolition, est un trouble neurologique qui se traduit par un affaiblissement brutal ou progressif de la volition pouvant aller jusqu’à sa disparition totale, entraînant une inhibition de l’activité tant physique qu’intellectuelle. La personne qui en souffre veut faire des choses mais ne peut pas passer à l’acte. En pratique, elle n’arrive pas à prendre de décisions et à les réaliser. Cela différencie ce trouble de l’apathie car une personne apathique n’a, elle, plus d’initiative. L’aboulie n’est pas une maladie mais un trouble rencontré dans de nombreuses maladies psychiatriques : dépression, schizophrénie…Il se voit aussi chez des personnes présentant un syndrome de fatigue chronique ou un burn-out.
Quelles sont alors les causes de ce mal ?
L’aboulie n’est pas une maladie en soi : c’est un «Â symptôme psychiatrique et neurologique, qui s’associe à d’autres symptômes », explique Dr Secret-Bobolakis. Cette absence de volonté se retrouve principalement dans la mélancolie, ou la dépression sévère, «Â qui s’intègre elle-même généralement dans des troubles bipolaires, précise-t-elle. Dans les troubles bipolaires, il y a des phases maniaques et des phases dépressives. La mélancolie se retrouve dans les phases de grande dépression chez les personnes bipolaires. »
Un symptôme de la dépression que l’on connaît là aussi depuis un certain temps. Le psychiatre français Henry Ey écrivait à ce sujet : «Â Le mélancolique se sent impuissant à vouloir, il s’abandonne à l’inertie.’ On arrive à une sorte de paralysie psychique. »
Depuis les années 2000, l’aboulie est aussi décrite dans la schizophrénie. «Â Pour cette maladie mentale, on parle plutôt d’apragmatisme, c’est-à-dire la difficulté ou l’incapacité à faire, à réaliser, sans forcément avoir une perte de la volonté, note d’abord la psychiatre. Mais plus récemment, on s’est intéressé aux fonctions exécutives dans la schizophrénie : la planification, le comportement motivé, l’efficience et la volition (manifestation de la volonté). L’aboulie est assez proche de l’avolition, un terme d’origine latine. Dans la schizophrénie, il peut donc y avoir une avolition qui se rapproche de l’aboulie. »
On peut également retrouver l’aboulie dans certaines maladies neurologiques, comme les démences.
Voici les symptômes par lesquels se manifeste l’aboulie
Les principaux symptômes de l’aboulie sont les suivants :
- Manque de motivation et d’intérêt pour tout type d’activité, aussi bien celles qui donnent du plaisir que celles qui sont plus routinières, comme le travail ou les activités académiques
- Perte de la capacité de plaisir
- Procrastination
- Â Difficultés au niveau de la communication (peu d’interactions, réponses via des monosyllabes)
- La perte d’intérêt se manifeste également au niveau des relations. De même, l’intérêt sexuel diminue ou se perd.
- Négligence de l’hygiène personnelle
- Morosité émotionnelle (indifférence ou difficultés à donner une réponse adéquate aux situations vécues).
- Ralentissement du mouvement ou inhibition du moteur
- Leur présence n’est pas un problème en soi, nous pouvons tous présenter ces symptômes à un moment donné. Le problème réside dans leur persistance dans le temps. Il est important de savoir que l’aboulie fait partie des troubles de l’humeur, tels que les troubles dysthymiques ou dépressifs.
Comment soigner l’aboulie ?
Le traitement varie selon le diagnostic posé : si l’aboulie est symptomatique d’une dépression, une prise en charge médicale est nécessaire, avec éventuellement la prescription d’antidépresseur. Isolément, le traitement repose sur la mise en Å“uvre par un psychiatre, d’un suivi d’activités jusqu’à dissipation du trouble. En psychothérapie, le traitement vise à mettre en évidence et soigner des causes névrotiques plus profondes, à l’origine de ce syndrome.