L’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika a été enterré ce dimanche dans le carré des martyrs du cimetière d’El-Alia, près d’Alger, en présence du président Tebboune et de nombreux hauts responsables. Aucun deuil national n’a été annoncé, témoignant de l’embarras du pouvoir en place.
Abdelaziz Bouteflika a été inhumé, dimanche 19 septembre, au carré des martyrs du cimetière d’El Alia à Alger, réservé aux héros de la guerre d’indépendance. Mais l’ex-président algérien a eu droit à moins d’honneurs que ses prédécesseurs. Chassé du pouvoir en 2019 après vingt ans à la tête de l’Algérie, il s’est éteint vendredi à l’âge de 84 ans.
L’exposition de sa dépouille au Palais du peuple à Alger, annoncée initialement, a été annulée. Pourtant, ce bâtiment d’apparat avait fait l’objet de préparatifs pour un tel recueillement en présence de hauts dignitaires du pays. Les corps des prédécesseurs de Bouteflika et même son ex-chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah ont tous été exposés dans ce Palais avant d’être enterrés.
Un ex-président à l’image ternie
Au terme de plusieurs heures de flottement sans réaction officielle au décès de l’ex-président, le président Abdelmadjid Tebboune, qui fut Premier ministre sous Bouteflika, a décrété la mise en berne du drapeau national « pendant trois jours », pour honorer « le moudjahid (combattant de l’indépendance) Abdelaziz Bouteflika ». Ces atermoiements illustrent, selon les observateurs, des craintes de manifestations hostiles contre un ex-président à l’image ternie.
« Un partenaire exigeant pour la France »
Emmanuel Macron a qualifié ce dimanche l’ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika de « figure majeure » de l’Algérie contemporaine et de « partenaire exigeant pour la France » durant ses vingt années au pouvoir. Le chef de l’Etat français a adressé, dans un communiqué publié par l’Elysée, « ses condoléances au peuple algérien » et déclaré rester « engagé à développer des relations étroites d’estime et d’amitié entre le peuple français et le peuple algérien« .
« Avec Abdelaziz Bouteflika s’éteint une figure majeure de l’histoire contemporaine de l’Algérie. Sa vie en est indissociable« , souligne Emmanuel Macron. « Engagé dans la lutte pour l’indépendance de son pays, il a ensuite incarné la politique étrangère ambitieuse de l’Algérie. Devenu chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika fut un partenaire exigeant pour la France avec laquelle il a voulu engager une relation nouvelle« , ajoute-t-il.
Emmanuel Macron avait rencontré Abdelaziz Bouteflika, alors président, au cours de la visite officielle qu’il avait effectuée en Algérie en décembre 2017.