Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a appelé lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, ce jeudi, au retrait sans délai de la mission des Nations unies au Mali (Minusma). Diop a critiqué le manque de réponse de la Minusma face aux défis sécuritaires du pays et a souligné les tensions communautaires exacerbées par des allégations graves.
Lors de l’examen du Rapport trimestriel du Secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali, ce jeudi, à New York, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a exprimé la demande du gouvernement malien de voir la Minusma se retirer immédiatement du pays. Diop a souligné le manque de réponse de la mission de maintien de la paix aux défis sécuritaires auxquels le Mali est confronté, remettant en question l’efficacité de son mandat actuel.
Le ministre malien a également exprimé ses préoccupations quant au rôle de la Minusma dans l’aggravation des tensions communautaires, soulignant des allégations graves qui nuisent à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale du pays. Il a fait référence à un récent rapport accablant du Haut Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU concernant une opération antijihadiste à Moura en mars 2022.
Abdoulaye Diop a critiqué les options proposées par le Secrétaire général de l’ONU dans son rapport sur l’examen interne de la Minusma, affirmant qu’elles ne répondaient pas aux préoccupations et aux attentes exprimées à maintes reprises par le gouvernement et la population malienne. Il a également exprimé des réserves quant au projet de résolution en cours de négociation au Conseil de sécurité, affirmant que son contenu était hostile au Mali et récusait la France en tant que porte-plume.
« La MINUSMA semble devenir partie du problème… »
Le ministre malien a souligné que le gouvernement du Mali assurait désormais la dimension sécuritaire par ses propres moyens et qu’il attendait de la Minusma qu’elle soit une mission d’assistance et de soutien aux efforts du gouvernement. Malheureusement, la mission semblait devenir partie du problème, alimentant les tensions intercommunautaires au lieu de les apaiser.
Ainsi, le gouvernement malien a demandé le retrait immédiat de la Minusma, tout en se disant prêt à coopérer avec les Nations unies dans cette perspective. « Le gouvernement du Mali demande le retrait sans délai de la Minusma. Cependant, le gouvernement est disposé à coopérer avec les Nations unies dans cette perspective », a déclaré Abdoulaye Diop, rejetant toutes les options d’évolution du mandat de la mission de maintien de la paix proposées par le secrétaire général de l’ONU.
Alors que le mandat de la mission de maintien de la paix expire à la fin du mois de juin, le Conseil de sécurité devra prendre en compte les préoccupations exprimées par le ministre des Affaires étrangères et décider de l’avenir de la présence des Nations unies au Mali.