Le Mali a réitéré mardi, au siège de l’ONU, être toujours « ouvert à une solution diplomatique » dans l’affaire portant sur les 46 militaires encore détenus à Bamako.
Lors de l’examen par le Conseil de Sécurité des Nations Unies du Rapport trimestriel du Secrétaire Général sur la situation au Mali, pour la période du 03 juin au 19 septembre 2022, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a abordé la question des soldats ivoiriens arrêtés et inculpés au Mali.
« Certains membres du Conseil ont évoqué le dossier de l’arrivée illégale et sans autorisation de militaires venus de la Côte d’Ivoire et lourdement armés, qui a également suscité des commentaires de la part de membres du Conseil de sécurité », a déclaré Abdoulaye Diop qui note avec regret « que le rapport omet de faire référence à la note verbale référencée MINUSMA/PROT/NV/226/2022 en date du 22 juillet 2022 par laquelle la MINUSMA établit clairement qu’il n’existe pas de lien entre les 49 militaires et la MINUSMA. Les déclarations du porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies sur cette question, le 12 juillet 2022, confirment la thèse de la non-appartenance de ces militaires venus de la Côte d’Ivoire à la MINUSMA ».
Selon le ministre Diop, la justice malienne est saisie de cette affaire. « Malgré les manquements et les dysfonctionnements reconnus par les Nations Unies et la Côte d’Ivoire, le Gouvernement du Mali s’est toujours dit ouvert à une solution diplomatique, notamment à travers la médiation du Président de la République Togolaise, dans l’esprit des relations fraternelles et de bon voisinage qui ont toujours caractérisé les relations entre le Mali et le Côte d’Ivoire« , a-t-il ajouté. « Cette médiation a déjà permis la libération, pour raisons humanitaires, de 3 soldats femmes », a rappelé le ministre.
Pour donner toutes les chances au processus diplomatique d’aboutir, le Mali a lancé un appel aux différents intervenants à éviter tout parti pris et à inscrire leurs démarches dans une approche constructive. « C’est surtout cela qui est attendu de nos partenaires, y compris les Nations Unies », a conclu M. Diop.
Bamako reste ferme
Faut-il le rappeler, à l’issue de son sommet, la CEDEAO a condamné l’arrestation des soldats ivoiriens par les autorités maliennes et a demandé leur libération immédiate.
Mais Bamako est resté ferme sur sa position et n’entend pas se fier aux injonctions de la CEDEAO, mais plutôt aux conclusions qui seront issues du dialogue entamé entre Abidjan et Bamako, et dont le président Togolais Faure Gnassingbe en est le médiateur.
Les quarante-neuf (49) soldats ivoiriens déployés au Mali, ont été interpellés, le 10 juillet 2022, à l’aéroport de Bamako au motif que leur arrivée sur le sol malien n’avait pas fait l’objet de notification ni d’autorisation préalables. Traités de « mercenaires », ils ont été inculpés par la justice malienne. A Abidjan, on assure que la venue des soldats au Mali est dans les normes et qu’ils sont tous de nationalité ivoirienne pour ainsi faire taire les rumeurs qui faisaient état de ce que, les 49 soldats ne sont pas tous de nationalité ivoirienne.