Le bref passage de la vice-doyenne de la Faculté des sciences humaines et sociales (FASHS), Sylvie de Chacus, à la tête de l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn), semble avoir bousculé la cohésion au sein de cette formation politique.
Même si la présidente déchue, lors de l’entretien qu’elle a accordé en début de semaine au quotidien « Le Matinal », tente de convaincre du contraire, en affirmant que l’UDBN n’a aucun souci et que tous les membres du parti sont debout en bloc et très solides, il n’en demeure pas moins que le malaise semble s’installer au sein de certains responsables. La sortie dite de démentie faite le jeudi 26 Août dernier par le porte-parole du parti, Jules Léandre Kiti, est bien une illustration que la cohésion a reçu un coup au sein de cette formation politique, soutenant la mouvance au pouvoir.
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En effet, répondant à la question du journaliste sur sa position au sein de l’UDBN, depuis qu’elle a été déchargée du poste de présidente du parti, l’universitaire, dans une sorte d’ironie, a fait savoir qu’elle était toujours présidente de l’UDBN. Pour nuancer sa réponse qui pourrait prêter à l’amalgame, elle précise qu’elle est UDBN jusqu’à la moelle. Un peu plus loin, elle martèle que rien ne la détournera de sa formation politique et qu’elle restera toujours debout derrière Claudine Prudencio. Une réponse politique à une situation politique qui a tôt fait monter au créneau, le porte-parole du parti, Jules Léandre Kiti.
Dans une interview accordée à la télévision Éden TV ce jeudi 26 Août 2021, le porte-parole de l’UDBN a apporté un démenti formel à certains des propos de l’ex-présidente du parti, Sylvie de Chacus. Pour le porte-parole, Mme Sylvie de Chacus est tout, sauf présidente de l’Udbn. Il rappelle qu’elle a été déchargée de cette fonction pour fautes lourdes qu’elle a même reconnues lors d’une réunion du haut conseil du parti élargie à toutes les instances dirigeantes.
« Elle en a tacitement pris acte et cette décision lui a été notifiée par voie d’huissier. Il lui a été rappelé le même jour qu’elle reste membre du parti Udbn. Donc, elle a statut de militante« , a précisé Jules Léandre Kiti.
Après ces explications, beaucoup d’observateurs de la vie politique nationale s’interrogent sur la pertinence de la sortie médiatique de Jules Léandre Kiti.
L’UDBN est-elle dans la prévention ?
Si bon nombre d’observateurs de la vie politique nationale pensent que l’Udbn pouvait épargner l’opinion nationale de sa guéguerre interne, on pourrait tout de même dire que le parti est peut-être dans la prévention. Dans l’environnement politique béninois, tout reste possible. Le pays a déjà connu récemment un cas de parti politique qui a eu deux présidents, dont l’un est reconnu par le ministère de l’Intérieur et le second, reconnu sur le terrain.
Ce dernier a d’ailleurs utilisé les attributs du parti sans la décision du bureau politique et sans l’avis du président légalement connu au ministère de l’Intérieur, pour se présenter comme candidat au poste de vice-président et colistier d’un prophète à la dernière élection présidentielle.
Un acte qui lui a d’ailleurs valu sa suspension puis son exclusion du parti. La démarche du porte-parole de l’UDBN, suite à la déclaration que l’on pourrait bien prendre pour une ironie, pourrait donc être interprétée comme une démarche pour ne laisser planer aucune confusion dans l’esprit des militants.
Cette lecture paraît plus plausible, d’autant plus que Sylvie de Chacus s’est accrochée à sa désignation comme nouvelle présidente du parti, affranchie de la lourdeur et du manque d’autonomie du bureau, pour se lancer dans des aventures solitaires avec les responsables départementaux du parti.
Un bris de la tradition du parti, dont elle a d’ailleurs fait les frais, en battant au Bénin le record de président de parti, qui a connu le moins de longévité à la tête de sa formation politique.