Un tribunal zimbabwéen a ordonné, vendredi 10 septembre, l’exhumation du corps de l’ancien président Robert Mugabe en vue de sa réinhumation au sanctuaire des héros nationaux (National Heroes’ Acres) à Harare, la capitale.
Vendredi 10 septembre, un magistrat zimbabwéen a décidé que la dépouille de Robert Mugabe devait être exhumée et ré-enterrée au sanctuaire des héros nationaux dans la capitale, ravivant une dispute sur le lieu de repos de l’ancien dirigeant décédé. En mai dernier, un chef traditionnel de la région rurale de Zvimba, où Mugabe a vécu, a ordonné que sa dépouille soit inhumée au sanctuaire de Harare, où sont enterrés l’élite dirigeante et d’anciens combattants de la guerre d’indépendance du Zimbabwe dans les années 70.
Les trois enfants de Mugabe avaient fait appel de la décision auprès du tribunal de première instance de Chinhoyi, à 115 kilomètres à l’ouest de Harare. Leur avocat, Fungai Chimwamurombe, a déclaré que la magistrate Ruth Moyo avait rejeté l’affaire, estimant que les enfants de Mugabe n’étaient pas parties à la procédure engagée par le chef de Zvimba et n’avaient donc pas le droit de faire appel.
Le gouvernement du Zimbabwe soutenait la position des autorités traditionnelles, estimant que l’ancien président devrait être enterré dans un mausolée spécial à Heroes’ Acre, réservé à ceux qui, comme M. Mugabe, avaient combattu pour l’indépendance de l’ex-Rhodésie. Un souhait rejeté par la famille, qui affirme que l’ancien président avait souhaité être enterré près de la tombe de sa défunte mère.
Au final, les autorités traditionnelles avaient infligé à Mme Mugabe une amende de cinq bovins et une chèvre. S’estimant lésée, Grace Mugabe a fait appel devant les tribunaux, d’où la décision de vendredi 10 septembre. Si elle le souhaite, Mme Mugabe peut encore faire appel devant la Haute Cour du Zimbabwe.