Plébiscité en Zambie, l’éternel opposant, Hakainde Hichilema, finalement devenu président, a pris, mardi 24 août, les rênes de ce pays enclavé d’Afrique australe, rongé par une dette colossale, avec la promesse de redresser l’économie et de promouvoir une « meilleure démocratie ».
Crédité de plus de 2,8 millions de voix, selon les résultats définitifs du premier tour, Hakainde Hichilema a été élu 7e président de la République de Zambie. Ce mardi 24 août, l’homme d’affaires, surnommé «Â HH », a pris le pouvoir pour les 5 prochaines années.
« HH » a prêté serment dans un stade des Héros en liesse à Lusaka, rempli de milliers de partisans en rouge, la couleur de son parti. Beaucoup y avaient passé la nuit, pour être certains de pouvoir assister à son investiture à la mi-journée, a constaté l’AFP. « Je jure de remplir fidèlement et avec diligence mes devoirs (…), de maintenir et défendre la Constitution », a-t-il déclaré, une bible dans les mains.
Le «Bally» attendu au tournant
Si la victoire de Hichilema, surnommé «Bally», terme affectueux désignant un aîné, a été accompagnée de scènes de liesse à Lusaka et d’un concert de louanges des dirigeants africains, Nicole Beardsworth craint que les attentes ne soient trop grandes. « Les Zambiens ont mis toute leur confiance en lui pour redresser l’économie, et rapidement. Cela pourrait être un piège, estime la spécialiste. Je crains que le poids de ces attentes ne pèse lourdement sur ses épaules. », a déclaré le professeur de politique à l’université de Witwatersrand en Afrique du Sud.
La Zambie, deuxième plus grand producteur de cuivre d’Afrique, doit plus de 12 milliards de dollars à des créanciers étrangers. Fin 2020, elle est devenue le premier pays à entrer en défaut de paiement sur les intérêts de sa dette. Environ un tiers de cette dette est due à la Chine. Durant la campagne, Hakainde Hichilema avait reproché à son rival d’avoir trop misé sur les infrastructures et de n’avoir pas assez investi dans la productivité. Les sociétés chinoises ont contribué à plus de 80% aux projets de construction zambiens, alors que l’inflation galopait.