Alors que des leaders occidentaux, dont Justin Trudeau, commencent à utiliser le mot « génocide » pour qualifier les exactions russes en Ukraine, le président français Emmanuel Macron refuse de faire ce pas, au grand dam de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le président français Emmanuel Macron tout comme le chancelier allemand Olaf Scholz n’ont pas repris mercredi le terme « génocide » utilisé la veille, par leur homologue américain Joe Biden, pour en accuser le président russe Vladimir Poutine en Ukraine. Le président français a remis en doute l’utilité d’une « escalade des mots » pour mettre fin à la guerre, estimant qu’il fallait « rester prudent » sur leur utilisation.
« Je dirais que la Russie a déclenché d’une manière unilatérale une guerre brutale, qu’il est maintenant établi que des crimes de guerre ont été faits par l’armée russe et qu’il faut maintenant en trouver les responsables », a-t-il expliqué sur la chaîne publique française France 2. « C’est une folie ce qui est en train de se passer, c’est d’une brutalité inouïe (…) mais je regarde en même temps les faits et je veux essayer au maximum de continuer à pouvoir arrêter cette guerre et à rebâtir la paix, donc je ne suis pas sûr que l’escalade des mots serve la cause », a-t-il ajouté.
« S’ils sont vrais, de tels propos sont très blessants »
La position d’Emmanuel Macron de ne pas employer le terme de « génocide » a fait réagir le président ukrainien qui a jugé « très blessant » le refus de son homologue français de dénoncer un « génocide ». « S’ils sont vrais, de tels propos sont très blessants pour nous », a déclaré Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse commune avec les chefs d’Etat polonais, lituanien, estonien et letton, en visite à Kiev.
La position d’Emmanuel Macron a été partagée par son homologue allemand Olaf Scholz qui s’est contenté de parler de « crimes de guerre ». « C’est une guerre terrible à l’est de l’Europe. Et je pense que c’est cela qu’il ne faut pas minimiser. C’est une guerre terrible et des crimes de guerre sont commis », a affirmé le chancelier à la radio allemande RBB. Il a également précisé qu’il ne comptait pas se rendre prochainement en Ukraine, où il s’était rendu avant l’invasion russe de fin février, en justifiant qu’il échangeait régulièrement avec le président Volodymyr Zelensky.