Alors que la guerre en Ukraine entre dans son 33ème jour ce lundi 28 mars 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky ouvre la voie aux discussions profondes sur « la neutralité » du pays.
A l’occasion de nouvelles négociations prévues en Turquie en début de semaine, Volodymyr Zelensky s’est dit prêt à faire quelques concessions sur les demandes du Kremlin, en échange d’un cessez-le-feu. Le président ukrainien a assuré que son pays envisageait d’adopter un statut de neutralité, concept diplomatique et juridique qui proscrit la participation à tout conflit extérieur et l’interdiction du stationnement ou passage d’unités militaires étrangères sur son sol, sans se priver pour autant de bénéficier de la protection militaire de partenaires, ou de participer à des manÅ“uvres communes.
Les négociations portent aussi sur « les garanties de sécurité […], ainsi que le statut dénucléarisé de notre Etat », a reconnu Volodymyr Zelensky. Il s’est dit prêt aussi, après un arrêt des combats et un engagement russe à revenir sur les positions antérieures au 24 février, à discuter du statut de la Crimée, annexée par Moscou en 2014, et du Donbass, dont la moitié est contrôlée depuis huit ans par des séparatistes soutenus militairement par le Kremlin.
La difficulté pour Kiev étant de reconnaître que ces territoires sont de facto perdus sans reconnaître une perte de souveraineté humiliante. Le président ukrainien a admis que reconquérir ces territoires militairement déclencherait une troisième guerre mondiale. Il a toutefois précisé que tout accord avec Moscou devrait ensuite être validé par référendum national.
Marioupol, la ville portuaire située entre la Crimée et le Donbass, et capitale industrielle de l’Ukraine, est aujourd’hui quasiment totalement en ruines et isolée. L’armée russe poursuit ses rotations et renforts depuis le Bélarus voisin et la Russie afin de gagner des positions aux abords de Kiev, relève le centre d’analyses américain Institute for the study of war (ISW) dans une note datée du 26 mars.