Ce dimanche matin, les électeurs tunisiens se sont rendus aux urnes pour élire leur président, dans une élection qui pourrait façonner l’avenir politique du pays.
Les 9,7 millions d’inscrits ont commencé à voter dès 8H00 heure locale (7H00 TU) dans plus de 5 000 bureaux de vote répartis à travers le pays. Ces derniers fermeront leurs portes à 18H00, selon l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE).
Alors que la Tunisie fait face à une conjoncture économique difficile et une instabilité politique persistante, ce scrutin présidentiel revêt une importance capitale. Le président sortant, Kais Saïed, est donné favori, mais il devra faire face à une opposition qui, bien que fragmentée, espère attirer un électorat lassé par la crise sociale et économique.
Depuis son élection en 2019, Kais Saïed a pris des décisions controversées, notamment la dissolution du Parlement en juillet 2021, et la mise en place de mesures jugées par certains comme autocratiques. Son discours axé sur la lutte contre la corruption et la réforme institutionnelle a cependant trouvé un écho auprès d’une partie importante de la population, surtout chez les jeunes, lassés par l’inefficacité des élites politiques traditionnelles.
La grande inconnue de cette élection reste le taux de participation. Lors des dernières élections législatives, la Tunisie a enregistré un taux historiquement bas, avec moins de 12% des électeurs qui se sont déplacés. Le manque de confiance dans la classe politique et la gestion des crises successives, tant économiques que sanitaires, pourrait encore influencer la mobilisation des électeurs.