Le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé dimanche, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature. Le chef de l’Etat accuse cet organisme indépendant chargé de nommer les juges, d’impartial.
« Le CSM (Conseil supérieur de la magistrature) appartient au passé à partir de ce moment », a déclaré dimanche 6 février le président de la Tunisie, Kaïs Saïed, dans une vidéo diffusée dans la nuit où on le voit discuter avec des ministres. Kaïs Saïed accuse le CSM de corruption et d’avoir ralenti des procédures, dont les enquêtes sur les assassinats de militants de gauche survenus en 2013.
Le président Kaïs Saïed concentre tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021. En pleine crise socio-économique et sanitaire et après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu au suffrage universel fin 2019, avait invoqué le 25 juillet un « péril imminent » pour limoger le Premier ministre, suspendre les activités du Parlement et reprendre en main le pouvoir judiciaire.
Le 22 septembre, le président Kaïs Saïed, a pris des dispositions exceptionnelles portant organisation du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif, qui ont fait l’objet d’une série de décrets publiés dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT). Des mesures exceptionnelles qui ont suscité l’indignation du parti Al-Massar. Dans un communiqué de son bureau politique, Al-Massar a rejeté toute suspension de la Constitution de 2014. Elle s’insurge contre la gestion de la période exceptionnelle.