Le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé la prolongation de l’état d’urgence jusqu’à la fin de l’année 2024. Cette mesure controversée a été mise en place depuis juillet 2021.
Dans une publication officielle du Journal Officiel de la République tunisienne (JORT) datée du mardi, un décret présidentiel a spécifié que « l’état d’urgence est étendu à l’ensemble de la République tunisienne, à compter du 31 janvier 2024, jusqu’au 31 décembre 2024 ». Ces mesures exceptionnelles incluent l’interdiction des réunions, l’imposition de couvre-feux, les perquisitions de magasins, la surveillance des médias, et bien d’autres, sans nécessiter une autorisation préalable du pouvoir judiciaire.
Les critiques locales et internationales s’intensifient alors que les mouvements d’opposition expriment leurs craintes quant à l’utilisation de l’état d’urgence pour réprimer ceux qui s’opposent aux décisions prises par Saïed depuis juillet 2021. Parmi ces décisions figurent la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, l’adoption de lois par décrets présidentiels, des élections législatives anticipées en décembre 2022, et l’approbation d’une nouvelle Constitution par référendum en juillet 2022.
Certains considèrent ces mesures comme une « consécration du pouvoir autocratique », tandis que d’autres les voient comme « une restauration du cours de la révolution de 2011 », qui a renversé le régime du président de l’époque, Zine el-Abidine Ben Ali (1987-2011).
Kaïs Saïed, en poste depuis 2019, justifie ces mesures en affirmant qu’elles sont « nécessaires et légales » pour sauver l’État d’un « effondrement total ». La prolongation de l’état d’urgence jusqu’à fin 2024 marque une nouvelle étape dans cette période de crise politique persistante.