Le président du Conseil Supérieur de la Magistrature Youssef Bouzacker s’est inscrit en faux contre les accusations du président Kaïs Saïed qui a traité l’organe de partial et a annoncé sa dissolution, le samedi 5 février 2022.
« Le CSM (Conseil supérieur de la magistrature) appartient au passé à partir de ce moment », a déclaré dimanche 6 février le président de la Tunisie, Kaïs Saïed, dans une vidéo diffusée dans la nuit où on le voit discuter avec des ministres. Kaïs Saïed accuse le CSM de corruption et d’avoir ralenti des procédures, dont les enquêtes sur les assassinats de militants de gauche survenus en 2013.
Au lendemain de cette déclaration du chef de l’Etat, le président du Conseil Supérieur de la Magistrature Youssef Bouzacker, a pris le contre-pied de Kaïs Saïed, dans une déclaration dans laquelle, il a réfuté toutes les accusations du président tunisien. Le conseil continuera « à s’acquitter de ses tâches », a déclaré Youssef Bouzacker, soulignant qu’il n’y a aucune légitimité, constitutionnelle ou même réaliste pour dissoudre cet organisme à ce moment particulier ».
« Nous serons toujours présents jusqu’à l’élection du Conseil supérieur de la magistrature conformément aux dispositions de la Constitution et de la loi régissant le conseil (il sera élu par le parlement suspendu par une décision de Saïd).« , a-t-il rassuré.
Pour le chef de CSM, les accusations de corruption ne doivent pas être jetées à la légère. « Au contraire, des dossiers et des preuves doivent être présentés à cet égard, afin de permettre aux gens de se défendre. On n’accuse pas les juges de corruption comme ça! Il faut présenter des dossiers à titre juridique et institutionnel dans les cadres autorisés par la loi et non dans les médias ».