L’armée taïwanaise a entamé des exercices militaires, mardi, dans le comté de Pingtung, incluant des tirs d’artillerie. Le gouvernement a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une réponse aux manÅ“uvres chinoises initiées la semaine dernière.
Taïwan ne relâche pas sa vigilance. Malgré de multiples appels à l’apaisement, la Chine a prolongé, lundi 8 août, ses exercices militaires autour de l’île, une opération lancée en riposte à la visite de la cheffe des députés américains, Nancy Pelosi, qui devait prendre fin le week-end dernier. Pour Taipei, ces manÅ“uvres n’ont pas simplement un but d’intimidation. Le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, a accusé, mardi 9 août, Pékin d’utiliser ses exercices militaires à proximité de l’île, qu’elle revendique, pour y « préparer » une invasion et « altérer le statu quo » dans la région Asie-Pacifique.
« La Chine a utilisé les exercices et sa feuille de route militaire pour préparer l’invasion de Taïwan », a affirmé le chef de la diplomatie taïwanaise lors d’un point presse. « La véritable intention de la Chine est d’altérer le statu quo dans le détroit de Taïwan et dans toute la région. Elle mène des exercices militaires et des tirs de missiles à grande échelle, ainsi que des cyberattaques, une campagne de désinformation et une coercition économique afin d’affaiblir le moral de la population. »
Comme elle le fait régulièrement, l’armée de Taïwan a mené, tôt mardi matin, un exercice d’artillerie à balles réelles, simulant la défense du petit État insulaire contre une invasion chinoise. Un journaliste de l’AFP sur place a constaté le début des opérations dans le comté de Pingtung peu après 2h40 (heure du Bénin), avec des tirs de fusées éclairantes et d’artillerie. Les manÅ“uvres se sont terminées vers 3h30, a indiqué Lou Woei-jye, porte-parole du huitième corps d’armée de Taïwan. Plusieurs centaines de soldats ont été déployés, ainsi qu’une quarantaine d’obusiers. Un nouvel exercice est prévu jeudi.