Après avoir réussi à quitter le Tchad, l’opposant Succès Masra a saisi la Cour Pénale Internationale (CPI) sur les évènements qui se sont déroulés le 20 octobre 2022, où, officiellement, une cinquantaine de personnes ont été tuées et plus de 300 ont été blessées lors des manifestations.
La Cour pénale internationale a été saisie pour des faits susceptibles de revêtir la qualification de « crimes contre l’humanité », a souligné le conseil des avocats de Succès Masra qui dit avoir pris cette décision au nom du peuple tchadien « pour les crimes de la junte dynastique et ses accompagnateurs chevronnés ».
Selon Masra, la CPI a été saisie « pour que le tribunal international sache la vérité sur ces massacres qui ont visé une catégorie des Tchadiens revendiquant pacifiquement la justice et l’égalité face à un pouvoir dynastique armé » au Tchad..
« Le pouvoir en place ayant fait le choix de se maintenir par la force en reniant ses engagements pris devant la communauté internationale. Une répression sanglante s’abat depuis plusieurs mois contre la société civile et les hommes politiques, alors que le fils du défunt président Idriss Déby Itno, Mahamat Idriss Deby Itno entend se maintenir au pouvoir par tous les moyens », a relevé le communiqué de William Bourdon et associés.
Dans leur communiqué, les avocats de Succès Masra ont estimé tout comme certaines organisations de la société civile du Tchad, que le bilan des manifestations du 20 octobre 2022, est plus lourd qu’une cinquantaine de morts et plus de 300 blessés annoncés par le gouvernement. Ils dénoncent aussi des détentions arbitraires massives et font cas de « plus de 180 personnes portées disparues et les forces de sécurité ciblant particulièrement certaines communautés ».
Une enquête internationale autorisée
Le Tchad qui accueille déjà une mission sous-régionale de facilitation de la Communauté économique des États d’Afrique centrale depuis le 25 octobre, a accepté une enquête internationale pour élucider les évènements tragiques et douloureux du 20 octobre dernier. L’objectif de l’enquête serait principalement de savoir « qui a envoyé qui et pour faire quoi ».
Plusieurs partis politiques et coalitions de la société civile ont appelé à des manifestations le 20 octobre au Tchad pour protester contre la prolongation de la période de transition à deux ans. Les manifestations ont fait officiellement une cinquantaine de morts et plus de 300 blessés. Les protestataires ont exigé du président de la transition Mahamat Idriss Deby de remettre le pouvoir à un civil, conformément à sa promesse, au terme d’une transition de 18 mois, qui a pris fin le 20 octobre dernier.