Le 19 août 2024, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois régimes militaires alliés, ont demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de « prendre les mesures appropriées » contre l’Ukraine.
Dans une lettre ouverte rendue publique le 20 août, ces pays accusent l’Ukraine de « soutenir le terrorisme international, notamment au Sahel ». Cette demande fait suite à l’annonce de Kiev selon laquelle elle aurait fourni des renseignements aux rebelles maliens lors de la bataille de Tinzaouatène.
La lettre, signée par les ministres des Affaires étrangères des trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), condamne le soutien présumé de l’Ukraine aux rebelles du Cadre stratégique permanent pour la défense de l’Azawad (CSP-DPA) durant les combats de fin juillet au nord-est du Mali. Le porte-parole du renseignement ukrainien, Andrey Yusov, avait précédemment déclaré avoir fourni des informations contre les « criminels de guerre russes » dans ces combats, qui ont aussi été revendiqués par le Groupe de soutien à l’islam et aux Musulmans (Jnim), affilié à al-Qaïda.
D’après les informations de RFI, les autorités maliennes considèrent le mouvement indépendantiste comme « terroriste », qualifiant donc les actions ukrainiennes d’agression et de soutien international en violation de la Charte des Nations Unies. De plus, les trois pays estiment que ces actions menacent la souveraineté et la sécurité de la région sahélienne et de l’Afrique en général.
Par ailleurs, cette dénonciation intervient après la rupture des relations diplomatiques entre le Mali, le Niger et l’Ukraine. Bien que le Conseil de sécurité de l’ONU ait pour mission de maintenir la paix mondiale, il ne peut gérer les disputes entre États directement.