Entre vendredi soir et samedi soir, le chef du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, a mené une brève mutinerie armée qui a ébranlé la Russie. Selon plusieurs médias américains, les agences de renseignement américaines étaient prévenues de la rébellion de Wagner contre l’état-major russe.
La tentative de rébellion avortée qui a surpris de nombreuses personnes était connue des agences de renseignement américaines, et même potentiellement de Vladimir Poutine, selon plusieurs médias américains. « Il y avait suffisamment de signaux pour pouvoir informer les dirigeants que quelque chose n’allait pas », a expliqué, sous couvert d’anonymat, un responsable américain au Washington Post .
Selon ses informations, la Maison-Blanche, le Pentagone ou encore le Département d’État étaient au courant depuis deux semaines. Pour CNN , même les principaux dirigeants du Congrès auraient été au courant de cette intention d’Evgueni Prigojine. Ils auraient ainsi été informés des mouvements de Wagner et que le groupe était en train d’accumuler des armes et des munitions près de la frontière russe.
De plus, depuis le début d’année, une lutte pour le pouvoir semblait progressivement opposer le groupe Wagner et le gouvernement russe, le premier accusant le second d’un enlisement de l’invasion russe en Ukraine. En réponse, le 10 juin, le ministère russe de la Défense a ordonné que tous les détachements de volontaires signent des contrats avec le gouvernement. Un ordre qui aurait été l’élément déclencheur de la rébellion d’Evguéni Prigojine.
L’inaction de Vladimir Poutine
Mais le gouvernement et les renseignements américains auraient préféré garder le silence. « Les responsables américains ont estimé que s’ils disaient quoi que ce soit Vladimir Poutine pourrait les accuser d’avoir orchestré un coup d’État. Et ils avaient clairement peu d’intérêt à l’aider à éviter une rupture majeure et embarrassante avec l’un de ses soutiens », a détaillé le New York Times .
De son côté, Vladimir Poutine aurait aussi été mis au courant de ce projet de mutinerie, certainement plus de 24 heures avant, pensent les renseignements américains. Cette tentative, bien qu’avortée, pourrait obliger le chef d’État russe à s’expliquer sur sa potentielle inaction et à réaffirmer fermement son pouvoir.