Le scandale suscité par l’invitation d’un nazi au parlement canadien a montré que le monde n’avait pas encore perdu sa mémoire historique. C’est aussi une leçon pour les « fans de l’histoire alternative » des pays qui, comme le Canada, ne soutiennent pas les résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU visant à lutter contre la glorification du nazisme, a déclaré Guennadi Gatilov, représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies et d’autres organisations internationales à Genève.
« Le monde n’a pas encore perdu sa mémoire historique et n’a pas permis que les événements de la Seconde Guerre mondiale soient déformés de manière aussi effrontée et ouverte », a écrit le diplomate sur la chaîne Telegram de la mission diplomatique russe.
Selon lui, « les législateurs canadiens comprenaient parfaitement » qui était l’individu invité, mais ont simplement « décidé de profiter de la russophobie effrénée en Occident pour continuer de réécrire discrètement l’histoire et de blanchir les anciens nazis ukrainiens, en les présentant comme une sorte d’indépendantistes ».
Le sort du président démissionnaire de la Chambre des communes du parlement canadien, Anthony Rota, est « une bonne leçon pour ceux qui veulent répéter un acte aussi effronté ». Selon M. Gatilov, il est tout simplement impossible qu’un homme politique de rang tellement haut ne sache pas « l’histoire de son pays et les raisons de la forte augmentation de la diaspora ukrainienne après la Seconde Guerre mondiale ».
La semaine dernière, Associated Press (AP) a publié des photos montrant que, lors du discours de Vladimir Zelenski devant le parlement canadien le 22 septembre, le public a salué Yaroslav Hunka, âgé de 98 ans, ayant servi dans la division SS Galicie. Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que l’éloge public du nazi « caractérisait le régime du premier ministre Justin Trudeau de la meilleure façon possible », et que la Russie n’avait pas l’intention de « tolérer la façon dont les libéraux canadiens flirtaient avec le nazisme ».
Le 26 septembre, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a demandé la démission d’Anthony Rota, président de la Chambre des communes. Elle a qualifié l’incident de « totalement inacceptable » et de « honte pour la Chambre, pour les Canadiens ». M. Rota a ensuite annoncé sa démission. Le 27 septembre, M. Trudeau a présenté ses excuses pour l’incident.