Alors que les soldats français ont été accusés d’avoir ouvert le feu sur des manifestants au Niger qui ont bloqué leur convoi en transit vers le Mali, l’armée française a réagi, niant tout tir de la part de ses éléments lors de ces événements.
Le 26 novembre, un convoi militaire français, bloqué au Burkina Faso pendant plus d’une semaine alors que des manifestants bloquaient sa progression, est passé au Niger. Le lendemain, comme cela s’était produit au Burkina Faso, des manifestants nigériens ont bloqué le convoi, exigeant de savoir ce qui était transporté. Lors de cette manifestation au Niger, des heurts ont éclaté et des tirs d’armes à feu ont été entendus.
Les autorités nigériennes ont déclaré que deux manifestants avaient été tués et 16 blessés le 27 novembre, tandis que des témoins oculaires ont déclaré à la chaîne de télévision française TV5 Monde avoir vu des soldats français tirer dans la foule. Ces accusations ont été niées en bloc par l’armée française dont le porte-parole, le colonel Pascal Ianni, a été interrogé par la VOA. Selon lui, les soldats français n’ont pas ouvert le feu sur les manifestants.
«Â Je répète ce que je viens de dire, les forces françaises n’ont pas tiré sur la foule. Les forces françaises ont tiré au-dessus de la foule et ont tiré devant la foule, aux pieds de la foule, pour arrêter les manifestants les plus violents », a indiqué le porte-parole. Il a déclaré que cette action de l’armée française aidée par la police nigérienne était nécessaire pour empêcher les manifestants, armés de pierres et de lattes, de piller et d’incendier le convoi.
Le colonel Pascal Ianni a également été interrogé sur les morts déclarés par les autorités du Niger pendant les échauffourées et a indiqué que « je ne peux pas confirmer ou affirmer les résultats qui ont été annoncés par les autorités nigériennes ». Lorsqu’on lui a demandé s’il y aurait une enquête, car ce qui s’était passé n’était pas clair, le colonel a déclaré que cela reviendrait aux autorités nigériennes.
«Â Je pense qu’ils vont collecter des témoignages ; ils vont récupérer toutes les cassettes vidéo ou photos qui ont été prises à cette occasion, et ils vont essayer de déterminer exactement qui est responsable », a déclaré Ianni. Les incidents sont survenus à un moment où les peuples africains du Sahel semblent frustrés par la présence d’une force avec autant de moyen mais qui n’arrive pas à faire mieux que les forces locales contre les terroristes.