« Mauvais signes du Sénégal »
Espoir d’un renouveau démocratique en Afrique de l’Ouest, entre envolées verbales et postures de l’une des nouvelles autorités sur certains sujets, des inquiétudes naissent au Sénégal.
Ousmane Sonko – Premier ministre Sénégalais en conférence de presse avec Jean Luc Mélenchon @PSI
A peine sa fâcheuse déclaration sur la restriction du port du voile dans des établissements scolaires au Sénégal agite l’opinion dans le pays, que Ousmane Sonko, le premier ministre sénégalais s’est illustré dimanche 11 août 2024 à Kigali à l’investiture de Paul Kagamé, pour un quatrième mandat consécutif.
Ousmane Sonko, l’homme qui a combattu le 3è mandat de Macky Sall au Sénégal à l’investiture de Paul Kagamé est un mauvais signe.
Bien que ce dernier soit l’un des premiers à se rendre à Dakar après l’investiture de Bassirou Diomaye Faye à la tête du pays, cette présence de celui qui combattait, il y a à peine quelques mois un Macky Sall sur qui des velléités d’un troisième mandat pesaient, laisse tout groggy.
Grosse déception pour ceux qui ont cru jusqu’ici, à la norme de l’alternance au sommet des États en Afrique, comme un principe intangible.
Pourquoi une telle perception ?
Malgré tous les lauriers qu’on aurait souhaité tresser pour couronner Kagamé pour sa vision du Rwanda, il y a comme un hic. S’il a réussi à en faire une convoitise sur un certain nombre d’aspects et porté au rang de fleuron de l’émergence en Afrique; au plan politique, des griefs remontent au sein de l’opinion. Révision constitutionnelle pour sauter le verrou de la limitation de mandat, et mise hors de course d’opposants sérieux sont évoqués.
Le prototype de l’homme fort, étant loin d’être la solution pour un pays voir un continent qui aspire à un réel essor, c’est à raison que lors de sa première visite en Afrique subsaharienne en juillet 2009 au Ghana, Barak Obama, alors président des Etats-Unis d’Amérique, invitait à un changement de paradigme.