Face à l’aggravation de la crise sur les marchés de l’énergie, l’Union Européenne propose de plafonner le prix du gaz, mais la Russie menace d’arrêter ses livraisons de gaz en cas de plafonnement du prix.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé mercredi aux Etats membres un plafonnement du prix du gaz russe livré à l’UE, afin de « réduire les revenus de la Russie ».
« Nous devons réduire les revenus de la Russie que [le président russe Vladimir] Poutine utilise pour financer cette guerre atroce contre l’Ukraine », a-t-elle déclaré. « Au début de la guerre, le gaz russe par gazoduc représentait 40 % de tout le gaz importé. Aujourd’hui, il n’en représente que 9 % », a précisé la responsable.
Le plafonnement du prix du gaz russe pourrait se faire de deux manières, selon un document préparatoire de l’exécutif européen, vu mardi par l’agence de presse allemande DPA. Il s’agit d’une part, de la possibilité de s’accorder sur un prix d’achat maximal pour le gaz russe, ou d’autre part de plafonner le prix sur les places de marchés européens, à certaines conditions.
La deuxième option, en tant que mesure d’urgence, permettrait surtout d’éviter de nouvelles hausses de prix, tandis que la première serait avant tout destinée à limiter les revenus de l’État russe issus des transactions énergétiques.
Selon le document, un plafonnement des prix du gaz russe pourrait être mis en Å“uvre par voie législative, à l’instar des sanctions. Une autre possibilité serait que l’UE, en tant qu’acheteur unique, négocie les prix et les volumes avec la Russie.
La Russie menace
La Russie ne livrera plus de pétrole ou de gaz aux pays qui plafonneraient les prix des hydrocarbures vendus par Moscou, a prévenu mercredi, le président Vladimir Poutine, au moment où les Occidentaux travaillent à une telle mesure.
Plafonner les prix « serait une décision absolument stupide », a lancé M. Poutine lors d’un forum économique à Vladivostok (Extrême-Orient russe). « Nous ne livrerons rien du tout si c’est contraire à nos intérêts, en l’occurrence économiques. Ni gaz, ni pétrole, ni charbon (…). Rien », a-t-il ajouté.