Le territoire autoproclamé indépendant du Somaliland accorde un passage à la mer Rouge à l’Éthiopie voisine, a annoncé lundi le gouvernement éthiopien à Addis-Abeba, à l’issue d’une rencontre entre le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le dirigeant du Somaliland Muse Bihi Abdi.
L’accord « ouvrira la voie à la réalisation de l’aspiration de l’Ethiopie à sécuriser son accès à la mer et à diversifier son accès aux ports maritimes », explique un communiqué des services du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed sur X (anciennement Twitter). « Il renforce également leur partenariat sécuritaire, économique et politique », avancent-ils aussi en désignant les deux entités signataires.
Il permet à l’Ethiopie d’acquérir une part non précisée du port de Berbera, au bord de la mer Rouge. Berbera est un port africain sur la côte méridionale du golfe d’Aden, à l’entrée de la mer Rouge qui mène au canal de Suez.
L’Éthiopie, qui compte près de 130 millions d’habitants, cherche depuis un conflit avec l’Érythrée, en 2000, un accès à la mer Rouge. Cette mer est une voie commerciale majeure reliant l’Afrique de l’Est au Moyen-Orient, à l’Europe et à l’Asie.
Jusqu’à présent, le seul accès de l’Éthiopie à la mer Rouge est le port de Djibouti, mais cet accord coûte cher aux finances éthiopiennes. Les négociations avec les voisins d’Érythrée et de Somalie ont par ailleurs échoué par le passé et se sont souvent soldées par des tensions politiques exacerbées.
Ancien territoire britannique, le Somaliland a unilatéralement déclaré en 1991 son indépendance de la Somalie, alors que ce pays plongeait dans un chaos dont il n’est toujours pas sorti. S’il dispose de ses propres institutions, le Somaliland n’a jamais vu son indépendance reconnue par la communauté internationale.