Pour l’heure, les sanctions imposées à la Russie n’interdise pas à Moscou de continuer ses livraisons de gaz aux occidentaux, mais rien n’exclut à ce qu’on arrive à ce stade, en raison de l’évolution de la situation en Ukraine. Ainsi, l’Allemagne, l’un des grands consommateurs du gaz russe se presse à trouver une alternative afin de ne pas se faire surprendre.
Jusque là, les occidentaux ont exempté les livraisons de gaz russe de leurs mesures punitives afin de ne pas pénaliser leurs propres économies. Du fait de ces exemptions, la Russie n’a « aucune excuse pour cesser de fournir du gaz, du charbon ou du pétrole», avait observé mardi le ministre allemand des Finances Christian Lindner tout en prévenant qu’il fallait cependant «préparer ce scénario» de perturbation d’approvisionnement.
Dépendante de la Russie en matière du gaz, l’Allemagne va débloquer une enveloppe exceptionnelle de 1,5 milliard d’euros pour acheter dans les plus brefs délais du gaz naturel liquéfié afin d’assurer son approvisionnement en énergie dans le contexte de la guerre en Ukraine, a annoncé mercredi le ministère de l’économie et du climat.
Le gouvernement a mandaté une entreprise privée pour réaliser cette transaction. « Il appartient maintenant [à cette dernière] de décider où ce gaz liquéfié sera acheté mais cela se fera à très court terme », a déclaré un porte-parole du ministère. L’Allemagne importe actuellement de Russie plus de la moitié (55 %) de son gaz.
Les réserves de gaz de l’Allemagne sont tombées cet hiver à un niveau inquiétant. Le pays est contraint d’accélérer ses plans pour diversifier ses sources de livraison d’énergie et sa transition vers les renouvelables. L’Allemagne envisage notamment construire des terminaux méthaniers pour importer du gaz liquéfié via la mer, infrastructures dont il ne dispose pas actuellement et qui mettront plusieurs années à voir le jour. Les terminaux GNL permettent d’importer du gaz naturel par la mer, grâce à un processus de liquéfaction assurant une meilleure transportabilité.