Ankara a levé ses objections à l’adhésion d’Helsinki et de Stockholm à l’Alliance atlantique, après la levée d’un embargo suédois sur les exportations d’armes. Une décision historique selon Jens Soltenberg, secrétaire général de l’OTAN.
L’OTAN va accueillir la Finlande et la Suède. La Turquie a accepté mardi soir de lever officiellement ses objections après un accord avec les Etats-Unis. C’est ce qu’a annoncé le président finlandais, Sauli Niinistö, lors du sommet de l’Alliance atlantique à Madrid.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a confirmé peu après que cet accord répond « aux inquiétudes de la Turquie sur les exportations d’armes et sur la lutte contre le terrorisme ». Les deux pays scandinaves ont promis de coopérer avec Ankara sur le terrorisme, sans s’engager pour autant à extrader qui que ce soit.
Fin de la Finlandisation
Les deux pays étaient traditionnellement neutres , au point que la Finlande avait donné son nom à un concept de géopolitique désignant un pays privé de politique étrangère indépendante afin de complaire à un puissant voisin, en l’occurrence l’URSS de Staline qui l’avait envahi en 1939. Mais l’opération russe en Ukraine a changé tout cela : à peine deux mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, les deux pays scandinaves jetaient aux orties près d’un siècle de neutralité et demandaient à entrer dans l’Alliance atlantique, forts d’un constat ; aucun pays de l’OTAN n’avait jamais vu des soldats russes pénétrer son territoire, à l’inverse de la Géorgie, en 2008, la Moldavie, en 1993, et, désormais l’Ukraine.
Un revers pour Moscou
En revanche, on n’allumera aucun lampion au Kremlin, même si le président russe, Vladimir Poutine, feignait ces derniers temps de considérer que l’entrée de la Finlande et la Suède ne menaçait pas sa sécurité. Cette double adhésion constitue un revers géopolitique considérable pour Moscou, consécutivement à son invasion de l’Ukraine. Le président russe, Vladimir Poutine prétendait que l’entrée de l’Ukraine, qui partage une frontière de 1.800 kilomètres avec elle, constituait une menace existentielle.
L’entrée de la Suède, qui devrait être effective d’ici 3-4 mois après ratification par les trente parlements des pays membres (la procédure la plus rapide de l’histoire de l’Alliance depuis sa fondation en 1949, a fait valoir son secrétaire général), « fournit » à la Russie une frontière de 1.400 kilomètres avec un pays à l’armée moderne et au PIB supérieur à celui de l’Ukraine.