Lors d’entretiens accordés jeudi 28 novembre à l’Agence France-Presse (AFP) et à France 2, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a affirmé que la présence de bases militaires françaises au Sénégal était incompatible avec la souveraineté nationale.
« Le Sénégal est un pays indépendant, un pays souverain, et cette souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires étrangères », a-t-il déclaré depuis le palais présidentiel. Toutefois, il a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas d’une « rupture » avec la France, mais plutôt d’une évolution vers un « partenariat rénové ».
Élu en mars sur la promesse de renforcer l’indépendance du pays, M. Faye prône un modèle de coopération sans bases militaires, tout en maintenant des relations solides avec Paris. « La France reste un partenaire important pour le Sénégal, notamment en termes d’investissements, de présence économique et de liens humains. Mais, 64 ans après l’indépendance, il est temps de bâtir un partenariat sans présence militaire, un partenariat fécond, riche et global, comme nous le faisons avec d’autres nations« , a-t-il souligné.
Le chef de l’État a également mis en avant la nécessité de diversifier les alliances du Sénégal. Alors que plusieurs pays du Sahel ont récemment rompu avec la France pour se tourner vers d’autres puissances comme la Russie, M. Faye souhaite que son pays demeure un interlocuteur ouvert au plus grand nombre. Il a cité en exemple des relations fortes avec des partenaires comme la Chine, la Turquie, les États-Unis ou l’Arabie saoudite, qui n’ont pas de bases militaires au Sénégal.
Ce repositionnement intervient dans un contexte où la France revoit à la baisse son empreinte militaire en Afrique. Selon des sources proches de l’exécutif français, le nombre de militaires français au Sénégal devrait être réduit à une centaine, contre 350 actuellement, dans le cadre d’une révision globale de sa présence dans la région.