Ayman al-Zawahiri, le leader d’Al-Qaïda a été tué par un drone américain ce week-end, alors qu’il sortait sur son balcon à Kaboul. Lors de cette opération, Washington aurait utilisé un drone équipé du « Hellfire R9X », un missile équipé de plusieurs grandes lames, d’où son surnom de « bombe ninja ».
Le chef d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a été tué lorsque deux missiles ont frappé sa maison à Kaboul. Mais le bâtiment ne porte pas de traces d’explosion et personne n’a été blessé dans l’opération, selon les responsables américains. Pas un civil, ni les membres de la famille du chef terroriste n’ont été touchés, alors qu’ils vivaient à seulement quelques mètres.
« La frappe a finalement été menée (…) par un aéronef sans pilote. Deux missiles Hellfire (sont tirés sur) Ayman al-Zawahiri, qui est tué », a ainsi dévoilé un haut responsable américain. Pour mener à bien cette mission, les États-Unis ont décidé d’opter pour une arme peu connue mais dont l’efficacité serait redoutable. Afin de faire le moins de victimes collatérales possible, l’opération a été menée à l’aide du fameux missile Hellfire R9X, selon les éléments de contexte dévoilés autour de la fin de cette traque.
Un missile équipé de six lames
Une mission rendue possible par l’utilisation de ces missiles baptisés Hellfire R9X « Flying Ginsu » (le Ginsu volant), d’après une célèbre publicité télévisée des années 1980 pour des couteaux de cuisine de marque Ginsu, qui pouvaient couper proprement à travers des canettes en aluminium et restaient parfaitement tranchants. Mais ces missiles qui n’ont jamais été officiellement reconnus par le Pentagone ou la CIA sont aussi surnommés « bombes ninja » pour la précision avec laquelle cette arme touche sa cible sans faire de dégâts collatéraux à la manière d’une étoile de lancer.
Cette version modifiée du missile américain Hellfire AGM-114 développée sous l’administration Obama serait dépourvue de charge explosive mais dotée de six lames qui se déploient avant l’impact pour découper sa cible sans effet de souffle. Une photo de la voiture d’une cible supposée en Syrie en 2017 montre un énorme trou sur le toit du véhicule, l’intérieur déchiqueté, mais l’avant et l’arrière intacts.
Les Hellfire R9X auraient déjà été utilisés ces dernières années pour venir à bout de Qassam al-Urduni et de Bilal al-Sanaani, deux commandants de l’organisation syrienne Tanzim Hurras ad-Din, en lien avec le groupe Al-Qaïda. Dans les rapports d’enquêtes, aucune explosion n’avait été constatée en 2017 lors de leur mort, laissant déjà planer le doute sur l’utilisation de ce type de missile discret et létal.
Son utilisation par les États-Unis aurait également permis de tuer la même année Ahmad Hasan Abu Khayr al-Masri, numéro deux d’Al-Qaïda, selon les informations du Wall Street Journal dans une enquête publiée en 2019, au sujet de ce type d’arme. Le journal rapporte que le Hellfire R9X a été utilisé à plusieurs reprises dans différentes attaques en Libye, en Syrie, en Irak, au Yémen et en Somalie.