Guinée, Mali… : les forces spéciales représentent-elles une menace pour la démocratie en Afrique ?
Avec les coups de force auxquels le monde assiste depuis plusieurs années, il est loisible de se poser la question de savoir ce que cet état de fait réserve pour la planète, en termes de gestion de la chose de l’Etat. Dans une publication, parue dans les colonnes de Jeune Afrique, le Béninois Oswald Padonou, Docteur en sciences politiques, enseignant et chercheur en relations internationales et études de sécurité, s’est fendu d’une analyse poignante sur les cas particuliers du Mali et de la Guinée. Dans son décryptage, le politologue a pris soin de faire une retrospective sur l’histoire de ces deux pays.
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selon Oswald Padonou, avec le coup d’État mené en Guinée le 5 septembre 2021 par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, il n’a échappé à personne que cet officier à la tête du Groupement des forces spéciales (GFS) commandait le même type d’unité militaire que le colonel Assimi Goïta, à la tête de la Transition malienne après un double coup d’État en août 2020 et mai 2021. Ce dernier commandait plus précisément le bataillon autonome des forces spéciales (BAFS).
Si la similitude relevée s’arrêtait là, on pourrait penser que c’est normal : ils sont tous les deux à la tête de l’une des unités les plus équipées et les mieux entraînées de leurs armées. Dès lors, l’initiative d’un coup d’État présente a priori moins de risque et donc plus de chance de succès.
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Mais les commentaires des internautes et même de certains « spécialistes » tendent parfois à stigmatiser ces unités et donc à envisager leur démantèlement là où elles existent, et le statu quo là où elles n’existent pas, au motif incongru qu’elles seraient source de déstabilisation politique.