C’est du jamais-vu depuis 2002 ! L’euro est au plus bas ce matin et est inférieur au dollar. L’euro est pénalisé par l’envolée du gaz qui nourrit l’inflation et accroît les risques de récession en Europe.
L’euro est retombé lundi sous la parité avec le dollar américain pour la première fois depuis mi-juillet, conséquence de la vigueur du billet vert et des craintes de récession dans la zone euro. La monnaie européenne a chuté de près de 1% sur la journée, jusqu’à 0,9935, soit plus bas encore qu’après la chute qui l’avait mené sous la parité les 12 et 14 juillet pour la première fois depuis 2002.
La vigueur du dollar rend les importations plus coûteuses, notamment pour les matières premières comme le pétrole, dont le coût est fixé en dollars, accentuant une inflation déjà dévastatrice pour les consommateurs et les entreprises.
Peur d’une pénurie de gaz
La fermeture annoncée, pour maintenance, du gazoduc Nord Stream 1, qui fournit l’essentiel du gaz russe à l’Europe, entre le 31 août et le 2 septembre, a encore accentué les craintes de pénurie sur le Vieux Continent et fait décoller les coûts du gaz naturel en Europe. Résultat, le coût du gaz européen (contrat à terme du TTF néerlandais) est reparti en flèche et a atteint, lundi, 295 euros le mégawattheure, s’approchant des records historiques atteints dans les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Et la semaine pourrait être douloureuse pour l’euro. Pour l’instant, en 2022, la devise s’était ressaisie après avoir flirté avec le seuil de la parité, mais « de mauvais indicateurs PMI [purchasing managers index, l’indice des directeurs d’achat] mardi pourraient suffire à ancrer l’euro sous 1 dollar », déclare à l’AFP Kit Juckes, analyste à la Société générale. Car, de l’autre côté de l’Atlantique, malgré un léger affaiblissement de l’inflation américaine en juillet, la Réserve fédérale américaine (Fed) assure qu’elle va continuer de resserrer sa politique monétaire.
Et les africains qui utilisent le CFA payent le prix de cette dégringolade alors qu’ils n’ont rien à foutre avec l’Ukraine.