L’entreprise étatique russe Gazprom a mis un terme mardi à ses livraisons de gaz à GasTerra, le gestionnaire du réseau gazier néerlandais détenu notamment par Shell, Esso Pays-Bas et l’Etat néerlandais. GasTerra avait refusé de payer Gazprom en roubles.
Après la Pologne et la Bulgarie, c’est au tour des Pays-Bas de voir leurs approvisionnements en gaz russe coupés.« Gazprom a annoncé qu’elle interromprait l’approvisionnement à compter du 31 mai 2022 », a déclaré GasTerra dans un communiqué ce lundi. Les livraisons assurées par le gazier russe au fournisseur d’énergie, qui appartient conjointement aux géants de l’énergie Shell et Esso, à la société gazière néerlandaise EBN et à l’État néerlandais (qui détient une participation de 10%), seront donc suspendues à partir de mardi
Refus de payer en rouble
Mi avril, Gazprom avait indiqué qu’il cessait toutes ses livraisons de gaz à la Bulgarie et la Pologne, se justifiant, cette fois, par le refus des deux pays membres de l’Union européenne de régler leurs factures en roubles. Cette même raison avait été brandie par Gazprom le 20 mai après qu’il avait annoncé l’interruption des livraisons de gaz naturel russe à la Finlande.
Ce lundi encore, c’est le refus de GasTerra de régler les livraisons en monnaie russe qui est invoquée par Gazprom. En réponse aux sanctions occidentales prises contre son pays, le Kremlin exige depuis le 01 mai que les acheteurs de gaz russe de pays « inamicaux »Â payent en roubles depuis des comptes en Russie sous peine d’être privés d’approvisionnements.
« GasTerra a exhorté à plusieurs reprises Gazprom à respecter la structure de paiement et les obligations de livraison convenues par contrat, malheureusement en vain », a expliqué l’entreprise néerlandaise. « GasTerra ne se conforme pas à ces exigences de paiement », a-t-elle ajouté soulignant que celles-ci présentent « un risque de violation des sanctions élaborées par l’UE », mais aussi des « risques financiers et opérationnels ».