La Cour d’assises de Paris a rendu son verdict dans le procès de Philippe Hategekimana, ancien adjudant-chef de la gendarmerie de Nyanza, au Rwanda. Naturalisé français et résidant en France depuis plusieurs années, il a été condamné à la réclusion à perpétuité pour son rôle dans le génocide de 1994 contre les Tutsis.
Après un procès qui a débuté le 10 mai et s’est conclu le mercredi 28 juin, Philippe Hategekimana, connu sous le nom de Philippe Manier depuis sa naturalisation en 2005, a été reconnu coupable de génocide et de crime contre l’humanité. Le journal The New Times du Rwanda rapporte que les accusations portent sur les massacres qui ont eu lieu dans les localités de Nyanza, Nyabubare, Nyamure, Ntyazo et Isar Songa, où Hategekimana aurait joué un rôle de commandement ou de coordination avec les gendarmes et les Interahamwe aux barrages routiers.
La gravité des actes commis par Philippe Hategekimana a été soulignée par le tribunal. En plus de sa participation au génocide, il a été reconnu coupable de l’assassinat de Narcisse Nyagasaza, qui était le chef de l’ancienne commune de Ntyazo, ainsi que d’un policier nommé Pierre Nyakarashi. Ces condamnations témoignent de la volonté de la justice française de poursuivre les responsables des atrocités commises pendant le génocide rwandais.
Le génocide de 1994 au Rwanda a duré du 6 avril au 4 juillet et a causé la mort d’environ 800 000 personnes, principalement des membres de l’ethnie tutsie, selon les estimations de l’Organisation des Nations unies. Les Tutsis, qui représentent environ 15% de la population du Rwanda, ont été la cible d’une violence systématique et impitoyable qui a laissé des cicatrices profondes dans le pays.