Lors d’une réunion de l’OTAN tenue au Cercle national des armées le 1er juillet à Paris, l’ordinateur d’un officier allemand contenant des informations confidentielles a été dérobé. L’incident a suscité l’inquiétude et des tensions entre alliés.
Se faire voler un ordinateur truffé d’informations sensibles et confidentielles, ça fait tâche. Mais quand en plus le vol se passe au Cercle national des armées, en plein séminaire de l’Otan, cela a fait paniquer les responsables américains.
L’incident s’est produit lors d’un séminaire sur la défense antimissile en mer. La représentante de l’état-major allemand a quitté la salle pour un court moment, et à son retour, elle n’a pas trouvé son ordinateur sur la table. La femme a contacté la police, soulignant que l’ordinateur portable contenait « des logiciels très confidentiels de plusieurs États. » Les forces de l’ordre et les services de renseignement français se sont chargés de l’enquête.
Les caméras de surveillance ont révélé que le voleur était un homme barbu portant une casquette de baseball. L’option de l’espionnage n’est pas exclue, car le voleur connaissait bien la disposition des lieux et n’est pas resté plus de dix minutes dans le bâtiment. L’ordinateur a été verrouillé à distance, mais rien ne garantit qu’il soit impossible d’en récupérer les données.
La piste de l’espionnage écartée
Cependant, Le Parisien indique que l’auteur du vol ne semble pas avoir agi dans le cadre d’une opération d’espionnage : au lieu de disparaître dans la nature en ressortant du Cercle national des armées, il s’est rendu directement dans une brasserie, où il a commis un second vol. Les gendarmes de la section de recherches de Paris l’ont ensuite identifié : il s’agirait d’un escroc franco-israélien, déjà connu de la justice pour de nombreux vols et habitué à travailler avec un receleur soupçonné d’envoyer régulièrement des objets électroniques volés au Maghreb.
Les deux hommes ont été interpellés par les forces de l’ordre et placés en garde en vue, et ont indiqué ne pas travailler pour une puissance étrangère. Laissés libres, ils seront, selon une source judiciaire contactée par le quotidien, jugés devant le tribunal correctionnel de Paris en mars 2023. «L’ordinateur de l’OTAN reste toutefois introuvable», précise Le Parisien. S’il a pu être bloqué à distance, selon Le Canard enchaîné, le journal a ironisé sur les leçons à tirer de cet épisode, qui devrait conduire l’Alliance à renforcer son «flanc parisien» en sus du déploiement de troupes dans l’Est de l’Europe.