La Turquie a dénoncé samedi les commentaires «inacceptables» et «malvenus» du président français Emmanuel Macron qui a accusé la veille en Algérie des «réseaux» manipulés par Ankara, Moscou et Pékin de répandre une propagande antifrançaise en Afrique.
Jeudi 25 Aout, le président français, Emmanuel Macron était en visite officielle de trois jours en Algérie, à l’invitation de son homologue, Abdelmadjid Tebboune. Lors de cette visite dans l’ancienne colonie française, Emmanuel Macron a appelé vendredi les jeunes Algériens et Africains à «ne pas se laisser embarquer» par «l’immense manipulation» de «réseaux» téléguidés «en sous-main» par des puissances étrangères qui présentent la France comme «l’ennemie». Il a nommé la Turquie, la Russie et la Chine, leur attribuant un «agenda d’influence, néo-colonial et impérialiste».
« Elle devrait chercher la source de ces réactions dans son propre passé colonial »
Aussitôt après ces déclarations très tendancieuses, le porte-parole des Affaires étrangères turques, Tanju Bilgic, a réagi en conférence de presse à Ankara, le lendemain 27 août, estimant qu’il est « extrêmement regrettable que le président français, Emmanuel Macron, ait fait des déclarations visant la Turquie, ainsi que d’autres pays, lors de sa visite en Algérie ».
« Il est inacceptable que le président français Macron, ayant du mal à affronter son passé colonial en Afrique » a déclaré Ankara. « Si la France est d’avis qu’il y a des réactions contre elle sur le continent africain, elle devrait chercher la source de ces réactions dans son propre passé colonial et dans ses efforts pour poursuivre encore ces pratiques à travers les méthodes différentes, et elle devrait essayer de les réparer. » peut-on lire dans le communiqué.
« Le fait de prétendre que ces réactions sont causées par les activités des pays tiers, plutôt que d’affronter et de résoudre les problèmes liés à son propre passé, c’est non seulement un déni des faits sociologiques et de l’histoire, mais reflète également la mentalité déformée de certains hommes politiques,« a fait savoir porte-parole du ministère des Affaires étrangères, l’ambassadeur. « Nous espérons que la France atteindra le plus rapidement possible la maturité nécessaire pour faire face à son propre passé colonial sans accuser d’autres pays, y compris le nôtre » a conclu Tanju Bilgiç