Financement des communes: un 2è trimestre 2024 sous le signe de la lenteur
Au Bénin, la situation financière des communes reste préoccupante. Malgré quelques signes de progrès, la mobilisation des ressources et l’exécution des dépenses dans les communes restent en deçà des objectifs fixés pour l’année. Cette lenteur pourrait freiner les projets de développement local si aucune solution rapide n’est trouvée.
Décentralisation
Ph: BWT
Le rapport de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique, publié en juillet 2024, fait état d’une mobilisation des recettes de fonctionnement évaluée à 10,5 milliards de francs CFA pour le deuxième trimestre 2024. Bien que ce chiffre soit en légère progression par rapport à l’année précédente (10,17 milliards de francs CFA en 2023), il demeure insuffisant face aux prévisions de l’année.
« La mobilisation des recettes de fonctionnement pour l’ensemble des communes est évaluée à 10,5 milliards de francs CFA au titre du deuxième trimestre. Ce qui paraît satisfaisant à comparer au niveau de mobilisation des recettes un an plus tôt, mais insuffisant au regard des objectifs définis pour l’année 2024. » (Note de conjoncture des finances locales du Bénin, 2ème trimestre 2024)
Les communes béninoises peinent ainsi à atteindre leurs cibles financières. L’État a transféré 7,4 milliards de francs CFA en subventions au cours du trimestre, représentant 70,4 % des recettes de fonctionnement, un niveau très élevé. Cette dépendance aux transferts de l’État est donc la preuve de la faible capacité des communes à générer des ressources propres.
Des dépenses de fonctionnement faiblement exécutées
Le bilan des dépenses de fonctionnement des communes pour ce deuxième trimestre est encore plus alarmant. Le taux d’exécution reste faible avec 12,87 % au premier semestre 2024, soit seulement 11,45 milliards de francs CFA mobilisés sur les 88,92 milliards de francs CFA prévus. Cette contre-performance illustre fort bien les difficultés structurelles dans la gestion des dépenses.
« Les dépenses de fonctionnement sont aussi faiblement exécutées avec un taux évalué à 12,87 % au premier semestre 2024, soit 11,45 milliards FCFA sur 88,92 milliards FCFA de prévision. » (Note de conjoncture des finances locales du Bénin, 2ème trimestre 2024)
En clair, les communes semblent donc rencontrer des obstacles pour dépenser les fonds alloués à des secteurs essentiels comme les charges de personnel, l’entretien du patrimoine ou l’achat de biens et services.