Le nouveau procureur de la CPI est depuis ce mardi en visite officielle d’une semaine au Soudan où il disputera de la consolidation de la coopération avec Khartoum dans le cadre de l’enquête sur les crimes commis sous le mandat de l’ancien président Omar el-Béchir.
En fonction depuis juin dernier en remplacement de Fatou Bensouda, Karim Khan est depuis ce mardi en visite officielle au Soudan. Le nouveau procureur de la CPI a atterri ce matin à l’aéroport de Khartoun pour un séjour d’une semaine. Une visite qui s’inscrit dans la logique de coopération entre la Cour de La Haye et ce pays de l’est de l’Afrique.
Selon l’agence de presse Suna, l’avocat britannique s’entretiendra avec les autorités soudanaises des manières de « consolider la coopération sur l’enquête » menée par l’instance internationale depuis 2005 sur les crimes commis au Darfour, dans l’ouest du pays.
Le conflit au Darfour
Affrontement armé entre le régime à majorité arabe d’Omar el-Béchir et des insurgés issus de minorités ethniques, le conflit au Darfour a fait environ 300.000 morts et près de 2,5 millions de déplacés durant les premières années de violences, d’après les Nations unies. Accusé d’être le principal responsable de cette boucherie, l’ex-dirigeant est recherché par la CPI tout comme d’autres figures de son régime.
En détention au Soudan depuis 2019 après sa destitution sous la pression d’une révolte populaire, l’ex-président bénéficie de la protection de Khartoun qui a toujours refusé d’envoyer le septuagénaire devant la justice internationale. Mais les choses semblent évoluer et les autorités de la transition semblent désormais s’accorder sur un procès à l’international. Omar el-Béchir deviendrait le deuxième chef d’Etat africain à être jugé pour crimes de guerre devant la CPI après l’ivoirien Laurent Gbagbo.