Le Président français, Emmanuel Macron, a choisi de porter plainte après avoir été représenté en Adolf Hitler sur des panneaux installés à La Seyne-sur-Mer, une commune française. Mais, loin d’émousser ses ardeurs, cette démarche des avocats du Président n’a fait qu’encourager l’artiste à récidiver.
Quelques jours après la plainte déposée par les avocats d’Emmanuel Macron au sujet de l’affiche représentant ce dernier caricaturé sous les traits d’Adolf Hitler, l’afficheur varois, Michel-Ange Flori, a encore frappé. L’artiste est de retour avec un nouveau photomontage en 4 par 3 visible depuis ce mardi 3 août, avenue des anciens combattants d’Indochine, à La Seyne-sur-Mer, et dès ce mercredi à l’entrée de Toulon-Ouest.
Cette fois-ci, Emmanuel Macron est représenté en monarque français avec le surnom de « Macon 1er » et le message « Ceci n’est pas un montage ». Sur Facebook, Michel-Ange Flori commente: « L’insignifiant MACON 1er, voyant la fin de son règne s’approcher et n’ayant plus de solution au déroulement chaotique de son destin, finit par se venger en poursuivant un de ses sujets pour blasphème ».
L’entourage d’Emmanuel Macron avait confirmé, mercredi 28 juillet, aux médias français que les avocats du président de la République avaient déposé une plainte en son nom après la diffusion d’affiches, le grimant en Hitler. Une plainte à l’encontre de Michel-Ange Flori, un artiste et afficheur suspecté, habitué des campagnes polémiques sur les deux panneaux qu’il s’est réservé pour commenter à sa façon l’actualité.
INFO JDD. Macron grimé en Hitler sur des affiches : La République en marche porte plainte https://t.co/bC844vbhoW pic.twitter.com/UUfdL04x16
— Le JDD (@leJDD) July 28, 2021
Sur ce photomontage, visible sur deux grands panneaux publicitaires dans deux communes de la France, on voit Emmanuel Macron dans l’uniforme du leader nazi, affublé d’une petite moustache, avec un brassard rouge siglé LaREM. À ses côtés, on peut lire en lettres capitales : « Obéis, fais-toi vacciner. » L’objectif de l’auteur était de dénoncer la contrainte vaccinale anti-Covid, dans le contexte des mouvements de contestation contre le pass sanitaire.
« Il y a en France une liberté de blasphémer »
Actuellement, c’est sur le terrain de l’injure publique sur la personne du président de la République que se joue le débat par rapport à cette plainte, un délit passible d’une amende de 12.000 euros.
Et pourtant, Emmanuel Macron avait (une fois de plus) défendu en Février dernier, «la liberté de blasphémer» en France à propos de la republication par Charlie Hebdo des caricatures de Mahomet, lors d’une conférence de presse à Beyrouth. «Depuis les débuts de la Troisième République, il y a en France une liberté de blasphémer qui est attachée à la liberté de conscience. Je suis là pour protéger toutes ces libertés. Je n’ai pas à qualifier le choix de journalistes. J’ai juste à dire qu’en France, on peut critiquer des gouvernants, un président, blasphémer, etc.», a-t-il répondu à la question d’une journaliste.
« En Macronie, on peut se moquer du cul du prophète »
Michel-Ange Fiori avait expliqué que sa démarche visait à remettre en question « cette démocratie où les décisions sont prises sans discussion lors d’un conseil sanitaire« . Sur Facebook, le caricaturiste a réagi à l’ouverture de cette enquête contre lui, avant d’aller se faire entendre au commissariat de Toulon. Il écrit: « Je viens d’apprendre que la plainte émane du président de la République lui-même. Ainsi en Macronie, on peut se moquer du cul du prophète, c’est de la satire ; mais caricaturer le président en dictateur, c’est un blasphème »
Je viens d’apprendre que je serais entendu au commissariat de Toulon demain sur plainte du président de la république.
— Flori Michel-Ange (@MichelFlori) July 28, 2021
Ainsi en macronie on peut se moquer du cul du prophète c’est de la satire mais grimer le président en dictateur c’est un blasphème.