La Russie commencera à déployer des ogives nucléaires au Bélarus en juillet, a déclaré vendredi Vladimir Poutine, semblant contredire son allié Alexandre Loukachenko qui avait annoncé le mois dernier que ce transfert avait déjà débuté.
« Tout se déroule selon le plan » : Vladimir Poutine a annoncé vendredi que la Russie commencerait à déployer des ogives nucléaires au Bélarus, aux portes de l’Union européenne, en juillet. « Comme vous le savez, l’aménagement des installations sera achevé le 7 ou 8 juillet, et nous prendrons immédiatement les mesures liées au déploiement des armes en question sur votre territoire », a déclaré le président russe lors d’un entretien avec son homologue bélarusse Alexandre Loukachenko à Sotchi, au sud-ouest de la Russie.
Une installation en plein sommet de l’Otan
Ce déploiement devrait donc débuter juste avant un sommet de l’Otan prévu les 11 et 12 juillet en Lituanie, pays frontalier du Bélarus, lors duquel, la candidature de l’Ukraine sera au cÅ“ur des discussions. Le 25 mars, Vladimir Poutine avait annoncé que Moscou allait déployer des armes nucléaires « tactiques » sur le territoire de son allié bélarusse, nourrissant la crainte d’une escalade du conflit en Ukraine. Les armements nucléaires dits « tactiques » peuvent provoquer d’immenses dégâts, mais leur rayon de destruction est plus limité que celui d’armes nucléaires « stratégiques ».
L’annonce avait suscité des critiques de la communauté internationale, les Occidentaux en particulier, d’autant que le dirigeant russe a depuis le début de son assaut contre son voisin ukrainien en février 2022 évoqué la possibilité d’un recours à l’arme atomique.
« Le transfert des charges nucléaires a commencé », avait lancé Loukachenko
Début avril, la Russie avait indiqué avoir commencé à former les militaires bélarusses à l’utilisation d’armes nucléaires « tactiques ». Fin mai, Alexandre Loukachenko avait affirmé que « le transfert des charges nucléaires a commencé, ça a déjà commencé ».
Le Bélarus n’est pas directement engagé sur le terrain en Ukraine mais a prêté son territoire à l’armée russe pour qu’elle puisse lancer son assaut en février 2022.
Après sa réélection vivement contestée en 2020, le président bélarusse, au pouvoir depuis près de trois décennies, s’est considérablement rapproché de Moscou, qui apporte un soutien financier, diplomatique et militaire à son régime.