Le côté humanitaire de la crise politique au Niger préoccupe l’ancien président Boni Yayi. Après une descente sur le terrain pour s’imprégner de la situation des transporteurs de produits vivriers en direction de Niamey, le prédécesseur de Patrice Talon invite la CEDEAO à acter le coup d’état et à Å“uvrer pour une transition vers l’ordre constitutionnel.
Au Niger, les nouvelles autorités tiennent vaille que vaille malgré les multiples sanctions auxquelles elles sont soumises. Du côté de la CEDEAO qui a fait l’option d’une intervention militaire en dernier recours, c’est le silence et des négociations souterraines interminables. En ce moment, les populations aussi bien nigériennes que celles des pays du Bénin et du Nigéria souffrent de cette crise politique qui impacte négativement les activités économiques.
Face à cette situation qui perdure et le drame humain qui l’accompagne, l’ancien président Thomas Boni Yayi fait deux propositions pour une sortie rapide de crise. Dans un premier temps, l’ancien chef d’État béninois invite la CEDEAO à nommer un médiateur charismatique et expérimenté pour poursuivre les pourparlers avec la junte qui a pris le pouvoir depuis le coup d’État du 26 juillet 2023.
Dans un second temps, l’ancien Directeur général de la BOAD invite l’organisation régionale à acter le coup d’État au Niger et à Å“uvrer pour une transition rapide vers l’ordre constitutionnel. Cette proposition de l’ancien président béninois vise à amener la CEDEAO à revenir sur sa position de ne pas reconnaître la junte qui a pris le pouvoir au Niger.
Désigné déjà pour plusieurs missions de médiation, l’ancien président Boni Yayi, mieux que quiconque, sait que sa première proposition, celle d’entrer en pourparlers avec les putschistes, ne saurait réussir sans cette démarche de les reconnaître comme les nouvelles autorités du pays. Une posture que la CEDEAO jusque-là a rejetée.
Il faut préciser que ces deux propositions ont été consignées dans un rapport que l’ancien chef d’État béninois a produit et transmis à Obasanjo après des observations sur le terrain. Ce rapport est destiné aux anciens présidents de la CEDEAO pour leur implication dans la gestion de la crise au Niger.