Début Mai 2023, le gouvernement du président Patrice Talon a annoncé pour Septembre, une assise nationale autour de la thématique croissance démographique et développement. Jusqu’à la date du 2 Novembre, aucune date n’a été retenue pour cette réflexion collective. Mais curieusement, le président de l’Assemblée nationale évoque la question lors de l’ouverture de la 2è session ordinaire de l’année, comme si une loi était déjà élaborée sur le sujet.
A quand l’assise nationale sur la régulation des naissances ? C’est la question que beaucoup de Béninois se posent depuis la fin du délai donné par le gouvernement lui-même pour le débat autour de la question. En effet, en annonçant cette assise, le gouvernement avait évoqué le mois de septembre 2023. À l’expiration de ce délai, certains ont pensé que la polémique et le débat suscités par l’annonce de l’assise nationale ont fait reculer le gouvernement.
Mais loin de là, la question semble toujours d’actualité. En effet, à l’ouverture mardi 31 Octobre 2023 de la deuxième session ordinaire de l’année encore appelée session budgétaire, le président de l’Assemblée nationale, dans son discours d’ouverture, a évoqué la question de la régulation des naissances et a surtout déploré la perte d’énergie provoquée par le sujet.
L’évocation de la question au parlement, alors que le gouvernement n’a jamais jugé utile de justifier le retard accusé par l’assise nationale, suscite encore de l’interrogation dans l’opinion. Existerait-il déjà un projet de loi sur la limitation des naissances ? La phase de débat préalable est-elle déjà abandonnée par le gouvernement, une éventuelle loi sur la régulation des naissances pourrait-elle être adoptée dans la même condition que la loi sur l’avortement, la phase de débat préalable est-elle déjà abandonnée …? C’est autant de questions que suscite le silence du gouvernement sur la nouvelle date de l’assise nationale et l’évocation du sujet à l’Assemblée nationale.
Il faut dire qu’avant même l’ouverture de cette assise nationale, les débats qui ont fusé de partout ont déjà révélé le point de vue de l’opinion sur la question. Est-ce l’orientation donnée au débat qui fait hésiter le gouvernement ? Une chose est certaine, la consultation de l’opinion est une phase facultative pour le gouvernement pour faire adopter son projet de loi. Conforté par une majorité acquise à sa cause, le gouvernement peut aussi décider de soumettre directement la loi à l’appréciation de la représentation nationale.