Conflits, climat, Covid-19: des vies en jeu dans le monde
La combinaison de trois facteurs nuisibles, à savoir les conflits, les phénomènes climatiques extrêmes et l’impact économique de la pandémie du COVID-19, risque de compromettre des décennies de progrès réalisés en matière de santé et de développement, alerte un sommet.
Le monde est confronté à des crises humanitaires d’une ampleur sans précédent. Les conflits, les extrêmes climatiques et l’impact économique de la pandémie du COVID-19 constituent un trio dangereux qui risque de compromettre des décennies de progrès réalisés sur le plan de la santé et du développement social des femmes, des enfants et des adolescents issus des couches les plus pauvres et les plus vulnérables du monde.
Les délégués prenant part au sommet sur le thème Des vies en jeu : honorer ses engagements dans les contextes humanitaires et fragiles, le 19 mai 2022, ont appelé à un investissement multisectoriel urgent pour assurer la continuité des services et des soins de santé pendant la réponse à la pandémie et le rétablissement, avec un soutien supplémentaire pour ceux qui sont confrontés à des situations humanitaires et fragiles.
La guerre en Ukraine n’est que la plus récente d’une succession de conflits et de crises dévastateurs qui affectent le monde. Plus de deux milliards de personnes, dont la moitié des populations les plus pauvres du monde, vivent actuellement dans des régions en crise humanitaire et fragile. Ces crises sont alimentées par plusieurs facteurs. Les conflits, les instabilités politiques, la pandémie du COVID-19, l’insécurité alimentaire, la récession économique mondiale et les changements climatiques affectent la santé et les opportunités des citoyens les plus pauvres et les plus vulnérables du monde, notamment dans la région du Sahel en Afrique. Ces crises exacerbent particulièrement les inégalités et les vulnérabilités existantes chez les femmes, les enfants et les adolescents et renforcent davantage les inégalités entre les communautés les plus riches et les plus pauvres du monde.
« Malheureusement, 80% des crises humanitaires mondiales se retrouvent aujourd’hui en Afrique. Et des situations comme celles du Sahel, dans la Corne de l’Afrique, de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe ne font qu’aggraver cette situation », a déclaré Dr Margaret Agama-Anyete, directrice par intérim du département Santé, affaires humanitaires et développement social de l’Union africaine.
« Bien sûr, des facteurs exogènes comme la guerre en Ukraine contribuent également à compromettre les progrès accomplis sur le plan de la nutrition et de la santé sexuelle et reproductive. A cela s’ajoute le fait que le continent dans son ensemble n’est pas préparé et ne dispose pas de systèmes de défense adéquats pour faire face à bon nombre de ces problèmes qui entraînent des situations humanitaires. Et bien sûr, nous ne pouvons pas oublier la question du changement climatique et des situations humanitaires liées au climat. »
Le sommet virtuel ‘‘Des vies en jeu’’ a été co-organisé par le PMNCH, la plus grande alliance mondiale pour la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents, et CORE Group. Il a rassemblé près de 900 participants de plus de 90 pays pour discuter des défis à relever pour protéger la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents dans le contexte de COVID-19 et de l’instabilité croissante dans le monde, ainsi que des politiques et des investissements financiers nécessaires pour assurer la continuité des services vitaux.