Après une semaine de fermeture par les autorités burkinabè pour contentieux fiscal, le le journal L’Événement a repris ses activités, lundi 12 juin, après la levée des scellés ce vendredi 9 juin.
Dans un contexte de pressions de la junte envers de nombreux organes de presse, les locaux du journal «L’Événement» avaient été mis sous scellés la semaine dernière, le 2 juin, en raison d’arriérés d’impôts. Cette «Â fermeture manu militari » qui a été dénoncée par la Société des éditeurs de la presse privée (SEP) a permis une forte mobilisation pour une « levée de fonds » pour sauver le journal « d’une mort programmée« .
L’Événement évoque un « formidable élan » de solidarité qui a permis au journal d’investigation de régler un acompte et d’établir un échéancier pour éponger ses dettes auprès des impôts. « Cette levée de fonds est un sursaut républicain, en vue de protéger et garantir la pérennité des rares leviers qui nous restent, pour préserver l’état de droit et garantir la démocratie, le droit à l’information », ont expliqué les deux structures qui ont organisé la levée, à savoir, le Centre national de presse Norbert Zongo et la société des éditeurs de la presse privée, la SEP.
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Un acompte de 5 millions a été avancé et un échéancier a été établi pour l’apurement complet de la dette. L’Evénement devra payer aux impôts d’ici le mois de décembre, une traite mensuelle de 1 242 961 FCFA.
Fin mars, le gouvernement de la transition menée par le capitaine Ibrahim Traoré avait assuré rester « fondamentalement attaché » à la liberté d’expression, malgré la suspension, quelques jours plus tôt, de la diffusion de la chaîne France 24 et alors que RFI avait déjà été suspendue en décembre. Début avril, les correspondantes des quotidiens français du Monde et de Libération avaient également été expulsées du Burkina Faso.