Bruxelles: une rue baptisée Eunice Osayande, la travailleuse du sexe nigériane assassinée par son client (vidéo)
Une rue de Bruxelles portera désormais le nom d’Eunice Osayande, la travailleuse du sexe d’origine nigériane assassinée froidement par l’un de ses clients en 2018.
La ville de Bruxelles a annoncé qu’elle donnerait le nom d’une travailleuse du sexe nigériane à l’une de ses rues, dans le cadre d’une campagne plus large visant à reconnaître les femmes en Belgique. Le conseil municipal a déclaré que la rue portera le nom d’Eunice Osayande, qui a été poignardée à mort par l’un de ses clients dans la nuit du 4 au 5 juin 2018.
Attirée par la promesse d’un travail et d’un avenir meilleur en Europe, Mme Osayande est arrivée dans la capitale belge en 2016. Elle croyait que les hommes qui l’avaient invitée là-bas étaient des agents par intérim qui allaient faire d’elle une star de cinéma. Or en réalité, il s’agissait de trafiquants d’êtres humains.
Arrivée à Bruxelles, elle a été aussitôt forcée à se prostituer. On lui a dit qu’elle devait 45 000 € (38 000 £; 52 000 $) au gang de contrebandiers pour son transit, ses proxénètes et son loyer. Dans les semaines qui ont précédé sa mort, elle avait contacté une association caritative pour les travailleuses du sexe et leur avait dit qu’elle subissait des violences et des intimidations pendant qu’elle travaillait. Elle craignait de ne pas pouvoir se rendre à la police parce qu’elle était une migrante sans papiers.
En juin 2018, à l’âge de 23 ans, dame Osayande a été poignardée à 17 reprises par un client dans le quartier Gare du Nord. Des manifestations menées par la communauté des travailleuses du sexe migrantes à Bruxelles ont rapidement éclaté. Les manifestants ont exigé de meilleures conditions de travail et ont appelé les autorités locales à créer des directives juridiques claires pour le secteur.
Un homme de 17 ans a été inculpé du meurtre de dame Osayande et attend son procès. Quatre membres du réseau de trafiquants ont également été arrêtés et ont été condamnés en janvier de cette année à des peines de prison pouvant aller jusqu’à quatre ans.
En effet, en baptisant une nouvelle rue du nom de Mme Osayande, la Ville de Bruxelles a déclaré vouloir attirer l’attention sur toutes les « femmes oubliées qui sont victimes de traite des êtres humains, et de violences sexuelles« . La rue sera la première à porter le nom d’une travailleuse du sexe du pays,
