La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme a examiné jeudi 25 Juillet 2024 un dossier de trafic de drogue à l’aéroport de Cotonou. Un fonctionnaire de la police républicaine et une passagère à double identité sont les principaux accusés dans le dossier.
Un agent de la police républicaine fait l’objet de poursuites pour abus de fonctions après avoir sciemment laissé passer une passagère munie de deux identités et transportant de la drogue dans ses bagages. Cette personne, accusée de trafic international de stupéfiants, a admis que la drogue lui avait été remise par un compatriote résidant en Inde.
A la barre le 25 Juillet 2024, la passagère de nationalité nigériane accusée de trafic internationale de drogue à haut risque a reconnu les faits, déclarant avoir effectué plusieurs voyages avec de la drogue. Le policier impliqué affirme avoir constaté la double identité de la passagère, mais des contradictions ont été relevées dans son témoignage.
Selon les informations de Banouto, la femme originaire du Niger a admis avoir commencé à voyager depuis l’aéroport de Cotonou en octobre 2022. Avant d’être appréhendée le 31 mars 2023, elle aurait effectué huit (8) voyages à travers le Bénin. Elle a explicité qu’au cours de ces déplacements, elle avait transporté de la drogue dans ses bagages.
Selon le récit des faits, les caméras de l’aéroport l’avaient aperçue le 16 mars 2023. Ce jour-là, le policier mis en cause l’aurait laissée passer, bien qu’il ait découvert que la Nigériane possédait deux identités. Elle a indiqué que c’est un collègue du policier qui a constaté sa double identité lors du contrôle du 31 mars 2023.
A la barre, les déclarations du policier n’ont pas convaincu le juge. Contrairement à ses allégations, selon les détails des enquêtes, ce n’est pas le policier arrêté qui a constaté la double identité le 31 mars, mais un de ses collègues. La Cour estime que si c’était l’accusé qui a constaté la double identité de la Nigériane, elle voyagerait une fois encore avec « la marchandise ».
Mais le fonctionnaire de police se défend. il affirme n’être pas celui qui a contrôlé la Nigériane pendant les sept autrefois où il était passé par l’aéroport de Cotonou. Le prévenu dit n’avoir vu la trafiquante de drogue que 2 fois.
« Ce n’est donc pas vous qui avez contrôlé les 7 autres fois que la dame est passée à l’aéroport de Cotonou ? », lui a demandé son avocat Me Yénonfan. « Négatif ! », a-t-il répondu. « Est-ce que vous avez appris que d’autres collègues ont été interpellés dans le dossier ? », demande encore l’avocat à son client. Réponse du policier : « Non ! », rapporte Banouto.
A la suite des dépositions et les débats, la Cour a renvoyé le dossier au 21 novembre 2024 pour les réquisitions et plaidoiries.