Bénin: Sèmè-Kraké, le drame de trop, urgence de réformer le kpayo
Après l’incendie tragique de Sèmè-Kraké où plus de 30 personnes ont péri dans un feu d’essence kpayo, il y a véritablement urgence de réformer ce secteur dangereux et illicite.
Le bilan provisoire fait état de 35 morts et 20 blessés. C’est le résultat du énième incendie occasionné par l’essence de contrebande, communément appelée « essence kpayo ». Un incendie de trop qui doit maintenant pousser les dirigeants à trouver une solution définitive au mal.
Les membres du gouvernement qui se sont déplacés pour constater l’horreur ont compris la nécessité d’agir au plus vite. « Ce drame qui vient de se produire nous rappelle l’impérieuse urgence de régler la question du Kpayo », a déclaré le Ministre de l’Économie et des Finances.
Des actions déjà en cours…
La question de la commercialisation de l’essence de contrebande a préoccupé les gouvernements successifs. Sous le régime de Boni Yayi, la répression avait été l’une des actions phares. À l’arrivée, elle n’a pas permis de résoudre le problème.
Le gouvernement du président Patrice Talon a également entrepris des actions contre le mal. Très vite, il a compris qu’il faut employer d’autres méthodes que celle de la force. C’est ainsi que le programme de réinsertion/reconversion des acteurs du kpayo a été pensé.
Pour les acteurs qui doivent rester dans le secteur, le gouvernement a annoncé la professionnalisation du secteur avec l’acquisition d’une dizaine de milliers de mini-stations. 2000 mini-stations sont déjà arrivées à Cotonou et d’autres stocks sont attendus pour couvrir tout le Bénin d’ici fin 2024.
« L’interdiction n’est pas à l’ordre du jour »
Le gouvernement souhaite utiliser des méthodes souples pour mettre fin à la vente illicite de l’essence. Selon le Ministre Romuald Wadagni, il n’est pas question d’interdire la vente du jour au lendemain. Il a rappelé l’impact social de ce secteur qui permet de nourrir des milliers de familles.