La gouvernance économique souffre de transparence au Bénin faute d’un organe de contrôle indépendant dont la mission serait de garantir la gestion financière intègre de l’administration. C’est du moins l’avis de l’ancien ministre Ganiou Soglo.
Dans une publication sur Facebook lundi 16 Octobre 2023, l’ancien ministre de la culture Ganiou Soglo s’est intéressé à la gouvernance économique au Bénin. Le premier symbole de la dilapidation des ressources du contribuable auquel l’ancien ministre s’est attaqué est le « musée de la corruption »; l’éléphant érigé à l’entrée de la ville de Porto Novo par le régime de Boni YAyi.
« Sise à l’entrée de la ville de Porto Novo, le bâtiment destiné à abriter le siège de l’Assemblée nationale était depuis longtemps le symbole même de la mauvaise gouvernance dans notre pays. La décision de le démolir n’est que la preuve qu’au Bénin, chacun se tient par la barbichette. On s’empresse de faire disparaitre toutes les preuves sachant qu’il y une action pendante devant la justice. Pendant ce temps, ce sont 22 milliards de nos impôts qui sont dilapidés », a écrit Ganiou Soglo dans une publication qu’il a intitulé: « La prédation des biens publics comme mode de gouvernance ».
Pour le fils cadet de l’ancien président Nicéphore Soglo, cette situation s’éternise à cause de l’absence d’un organe indépendant de contrôle de la gestion financière dans l’administration. « Il est important de se rappeler qu’en 2016, notre actuel Président, dans sa profession de foi, a salué l’ancrage démocratique de notre pays et a solennellement promis de le renforcer. Dans ses innombrables promesses figurait la création d’un organe de contrôle indépendant dont la mission serait de garantir la gestion financière intègre de l’administration. Malheureusement, cette promesse est restée lettre morte« , a fait constater Ganiou Soglo.
Du coup, affirme-t-il, le Bénin est confronté à une prédation des biens publics, où la prévarication est devenue le mode de gestion de l’État. L’ancien ministre en veut pour preuve, la gestion opaque de plusieurs dossiers de la République.
« Comment la décision d’allouer des dizaines de milliards au chef de l’État a-t-elle été prise lors du conseil des ministres du 10 avril 2016 ? Qui a décidé d’acheter des véhicules pour un candidat spécifique via le CNCB ? Qui a autorisé la délocalisation du camp GUEZO à Allada, laissant ainsi la capitale économique de notre pays sans protection ? Pire encore, à qui tout cela profite-t-il ? Quel a été le coût de l’installation des statues de l’Amazone et de celle située devant l’aéroport de Cotonou ? Combien d’argent public a été engagé pour le jardin et le monument aux morts ?« , s’est demandé Ganiou Soglo sans doute pour faire toucher du doigt le fait que l’obligation de rendre compte a disparu de la gouvernance.
Mieux, l’acteur politique, s’interroge sur l’attitude des dirigeants dace aux dossiers de corruption. « Quelles mesures l’État a-t-il prises face aux nombreux scandales et affaires impliquant des milliards détournés, tels que les cas de la Sonapra, de la SBEE (4 milliards), de l’ANATT (13,6 milliards), de la Direction générale des impôts (40 milliards), de la lutte contre la COVID-19 (285 milliards), de la Sodeco (40 milliards), du ministère du Cadre de vie (1 milliard) …« , s’est-il interrogé dans sa publication.
Des préoccupations du citoyen auxquelles l’Etat apportera certainement les jours à venir des réponses indiquées.