Le directeur général de l’Agence nationale d’identification des personnes (ANIP), Aristide Adjinacou Gnahoui, a tenu une conférence de presse le vendredi 21 février 2025 pour apporter des clarifications sur la Liste Électorale Informatisée (LEI) en vue des élections générales de 2026.
Face aux doutes exprimés par certains acteurs politiques, notamment de l’opposition, il a mis en avant la rigueur du processus d’actualisation et la crédibilité du registre électoral.
Le directeur général de l’ANIP a souligné que la LEI repose sur le Registre national des personnes physiques (RNPP), une base de données qui regroupe les informations nominatives, biométriques et personnelles de tous les citoyens en âge de voter. Cette centralisation, selon lui, garantit une exhaustivité et une transparence totale du processus électoral.
« Conformément au Code électoral, la Liste Électorale Informatisée est une base unique, exhaustive et nationale, incluant la photo de tous les électeurs et servant pour toutes les élections prévues la même année », a-t-il précisé.
Toutefois, les déclarations de décès tardives constituent encore un défi majeur, car elles faussent parfois les données démographiques. Pour remédier à cette situation, un dispositif de mise à jour continue a été mis en place en collaboration avec les autorités locales, le ministère de la Santé et celui de la Justice.
Un audit du fichier électoral financé par l’État
Malgré ces assurances, l’opposition, en particulier le parti Les Démocrates, reste sceptique. Lors d’une rencontre avec le président Patrice Talon en novembre 2023, elle avait exigé un audit indépendant de la liste électorale afin d’écarter toute suspicion de manipulation.
Après plusieurs discussions, le gouvernement a finalement accédé à cette demande. Le mercredi 19 février 2025, en conseil des ministres, l’Exécutif a approuvé le déblocage de 159,4 millions FCFA pour financer cet audit. Toutefois, les partis de la mouvance présidentielle ont choisi de ne pas s’associer à cette initiative, portée par l’opposition et la société civile.
Mais de son côté, Aristide Adjinacou Gnahoui a réaffirmé la volonté de l’ANIP d’assurer l’intégrité et la fiabilité du processus électoral. Il a appelé les citoyens, les partis politiques et les autorités locales à collaborer pour garantir des élections crédibles et apaisées en 2026.
Si cet audit du fichier électoral constitue une avancée pour l’opposition, il reste à voir si elle pourra également obtenir d’autres réformes, notamment la révision du Code électoral et une meilleure représentativité dans les organes de gestion des élections.