L’Institut Français de Cotonou abrite du 12 au 19 Mai, « Le festival du film Ukrainien ». Organisé par l’ambassade de France au Bénin en partenariat avec 8 représentations diplomatiques, ce festival a réuni mardi 16 Mai les ambassadeurs de France, de l’Allemagne, de la Belgique, du Canada, des Etats-Unis , du Japon, des Pays-bas, de la Suisse et de l’Union Européenne autour du film « Homeward » du réalisateur ukrainien Nariman Alev.
L’émotion était au rendez-vous mardi 16 Mai 2023 à l’Institut Français de Cotonou lors de la projection du film « Homeward », « En terre Crimée » en français du réalisateur ukrainien Nariman Alev. Cette projection qui s’inscrit dans le cadre du festival du film ukrainien qui se déroule du 12 au 19 mai 2023 au Bénin a connu la participation de plusieurs diplomates accrédités au Bénin, le ministre béninois de la justice et de la législation, Yvon Détchénou et le secrétaire général du ministère des affaires étrangère.
L’ambassadeur de l’Ukraine au Sénégal qui a suivi la projection depuis son bureau par visioconférence a communié avec ses pairs présents à l’institut Français de Cotonou.
« Homewad », « En terre Crimée » ou « voyage de retour » du réalisateur ukrainien Nariman Alev expose les conséquences tristes des événements liés à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Sorti en 2019, ce film relate le voyage d’un père, Moustafa, et de son fils cadet, Alim, ramenant le corps de son fils aîné en Crimée. Ce dernier a perdu la vie lors du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Attaché aux traditions familiales, le père souhaite contre vents et marrée enterrer son fils aîné en Crimée et doit surmonter de nombreux obstacles en compagnie de son fils cadet tout au long de ce périple.
La projection du film qui a duré 1 heure 35 minutes, a été suivi d’un échange avec le public. Pour l’ambassadrice des Pays-Bas au Bénin, Catharina Geertuida Maria Tjoelker-Kleve, « C’est un film triste ». Selon elle, « Homeward » met en lumière l’impact de la guerre sur l’histoire humaine.
Même sentiment de tristesse de la part de l’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal, Yurii Pyvovarov, qui a participé à la projection par visioconférence. Pour lui, l’objectif de ce festival était de familiariser le public avec l’Ukraine, ses coutumes et son histoire. À travers le film, il a identifié deux éléments importants dans la vie humaine : l’amour et les valeurs. C’est par amour pour son fils mort au cours de la guerre et la valeur qu’il accorde à sa tradition, que Mustafa a bravé tous les obstacles jusqu’au sacrifice de sa vie pour pouvoir enterrer son fils à Crimée conformément à la tradition.
« Ce film est un message absolument efficace contre la guerre. La leçon que nous devons en tirer est que rien ne justifie la violation des frontières« , a déclaré à son tour l’ambassadeur de France au Bénin, Marc Vizy. Selon lui, les conflits doivent être résolus par le dialogue et la diplomatie.
Le festival du film ukrainien s’est poursuit ce mercredi 17 mai 2023 avec la projection de « Roses-film-Cabaret » d’Irena Stetsenko à l’amphithéâtre Etisalat de l’UAC. Il s’agit d’un documentaire de cinéma-vérité qui suit les Dakh Daughters, un groupe de cabaret créé par sept actrices à Kiev.
L’Ukraine commémore ce jeudi la déportation de milliers de tatars de Crimée
Au cours de la projection du film « Howard » mardi à l’Institut Français de Cotonou, l’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal, Yurii Pyvovarov a annoncé la commémoration de la déportation de centaines de milliers de Tatars de Crimée. En mai 1944, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale en effet, le gouvernement soviétique avait expulsé les Tatars de Crimée, sur ordre de Joseph Staline, les accusant de collaboration avec les nazis. La déportation avait entraîné de nombreux décès.
L’opération de déportation a conduit à l’expulsion forcée de centaines de milliers de Tatars de Crimée de leur terre natale en Crimée vers des régions éloignées de l’Union soviétique, principalement en Asie centrale. Les Tatars de Crimée ont été contraints de quitter leurs maisons et leurs biens, et ont été déplacés dans des conditions inhumaines. De nombreux Tatars de Crimée sont morts pendant le voyage en raison des mauvaises conditions, du manque de nourriture et de soins médicaux adéquats.
La déportation des Tatars de Crimée était une mesure répressive et collective infligée à l’ensemble du peuple tatar, indépendamment de toute preuve de collaboration individuelle. Elle visait à supprimer la présence tatare en Crimée et à supprimer toute forme de résistance ou d’opposition à l’autorité soviétique.
Ce n’est qu’après la dissolution de l’Union soviétique en 1991 que les Tatars de Crimée ont commencé à retourner dans leur région d’origine. La déportation est aujourd’hui reconnue comme un crime contre l’humanité, et des mesures de réhabilitation et de restitution ont été entreprises pour restaurer les droits des Tatars de Crimée et leur permettre de reconstruire leur vie dans leur patrie historique.
Il convient de noter que les tensions entre la Russie et l’Ukraine se sont intensifiées en 2014 lorsque la Russie a annexé la Crimée. Cette annexion a ravivé les souvenirs douloureux de la déportation des Tatars de Crimée et a suscité des préoccupations quant au respect des droits de l’homme et des droits des minorités en Crimée.
« Malheureusement la fin de la guerre aura lieu sur le terrain de combat »
L’Ukraine ne croit plus à la voie diplomatique pour la fin de la guerre qui l’oppose à la Russie de Vladimir Poutine. C’est l’une des annonces faites mardi par l’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal. Pour le diplomate, certes il faut mettre fin à la guerre mais pas sur les conditions de la Russie.
« Malheureusement, je peux dire que pour mettre fin à la guerre, c’est malheureusement sur le champ de bataille. Il n’ ya plus d’opportunité malheureusement pour négocier par la voie diplomatique. L’Ukraine n’est plus prêt à négocier avec l’agresseur…« , s’est confié SEM urii Pyvovarov, intervenant par visioconférence.
Pour l’Ukraine, il ne reste que le champ de bataille pour pouvoir mettre fin à cette guerre et le pays compte sur l’ensemble de ses partenaires pour sortir victorieuse de cette guerre déclenchée par la Russie.