En visite les 8 et 9 Décembre dernier au Bénin, le général des forces armées françaises, Thierry Burkhard a démenti l’existence d’une base armée française au Bénin. Mais loin de mettre un terme à la polémique, cette affirmation de l’officier français est considérée comme une demi vérité par Laurent Metongnon, coordonnateur général du front patriotique.
Il faut bien comprendre le sens du démenti porté par le général Thierry Burkhard sur l’existence d’une base militaire française au Bénin. C’est à cet exercice que s’est donné au micro de Crystal News, le coordonnateur général du front patriotique né dans la fièvre du putsch militaire intervenu le 26 Juillet dernier au Niger.
En tout cas l’ancien syndicaliste du ministère des finances n’est pas convaincu des déclarations du général des forces armée françaises. « Il n’y a pas de base militaire permanente française au Bénin ».
Apportant des nuances à cette déclaration, Laurent Metongnon affirme que le chef d’état-major des forces armées françaises « qui parle sa langue maternelle et sait ce que les mots veulent dire, les pèse très bien avant de les prononcer ». A l’en croire, le groupe de mots « base militaire permanente » est assez illustratif pour se convaincre de ce qu’il existe bel et bien une base militaire française au Bénin.
« Ce que le discours du Chef d’Etat-major des armées a clarifié de façon définitive, c’est qu’il existe bel et bien de bases militaires françaises au Bénin, mais non considérées par l’armée française comme des bases militaires permanentes « , a précisé Laurent Mètongnon.
Pour mieux faire percevoir le sens des mots prononcés par le général français, Laurent Metongnon explique que dans le dispositif militaire français, il y a deux sortes de bases militaires : les bases militaires permanentes (ce sont les bases militaires du Sénégal, du Gabon, de la Côte-d’Ivoire et de Djibouti) et les bases militaires ad ’hoc pour des opérations spéciales.
A travers cette explication, le syndicaliste faisait allusion aux détachements militaires français des missions Serval et Barkhane au Mali, aux opérations Sabre au Burkina Faso et Epervier au Tchad. « Ce sont des bases ad ’hoc qui peuvent durer des années voire des décennies« , a-t-il indiqué.
« Il y a des détachements opérationnels en coordination avec les forces armées béninoises qui répondent à des besoins exprimés ou des militaires français viennent soit à partir du Sénégal, soit quelque fois de France, et qui viennent ici conduire ce qu’on appelle les DIO, les Détachements d’Instructions Opérationnelles, pour une durée donnée », avait déclaré le général Thiéry Buckhard lors de la conférence de presse conjointe qu’il a tenu avec son homologue du Bénin.
Prenant aux mots le général français, Laurent Metongnon affirme que ces déclarations contrastent bien avec ce que laisse croire le gouvernement du Bénin qui estime « Selon Laurent Mètongnon, ces propos du chef d’état-major des armées françaises sont en contraste avec ce que laisse croire le gouvernement du président Patrice Talon prétendant « « qu’il n’y avait que des instructeurs militaires français au Bénin « .
Le coordonnateur général du Front Patriotique a affirmé qu’« actuellement, ces détachements sont bien installés dans des bases à Tourou, à Kandi, à Liboussou etc. »
Sur la base de son analyse, le coordonnateur général du front patriotique exprime son indignation face à la présence des forces armées françaises sur le territoire béninois et les invite à se retirer quelle que soit la forme de leur installation. Il invite le peuple béninois à rester inlassablement mobiliser pour mettre fin à toutes les bases militaires que la France a établies chez nous.