Il est un secret de polichinelle que la plupart des vaccins, utilisés sur le continent africain, proviennent d’ailleurs. Selon le Africa Risk Reward 2021, les fonds injectés dans les structures africaines, opérant dans le secteur de la fabrication de vaccins, pourraient donner naissance, dans les années qui viennent, à de nouvelles fabriques de vaccins en Afrique, rapporte Jeune Afrique.
103 millions de dollars ont été injectés, en 2020, dans les start-up africaines, opérant dans le secteur de la santé, soit environ le quadruple des fonds dépensés, en 2019, pour les mêmes causes. Les investissements réalisés dans le domaine des biotechnologies se sont également accrus, à en croire le 2021 Africa Risk Reward Index, publié cette semaine par le cabinet de conseil anglais, Oxford Economics Africa.
Le Rwanda, le Sénégal et l’Afrique du Sud sont sur la liste des prochains pôles de production de vaccins
Le rapport démontre que ces investissements, réalisés au profit des structures sanitaires, ont pour résultat, la réduction substantielle du prix des vaccins, grâce à la réduction des droits d’importation, des taxes et des coûts de transport. « La longévité de la crise de la Covid-19 soutiendra l’élan dans les secteurs de la technologie de la santé et de la biotechnologie, mais les avantages des solutions développées persisteront beaucoup plus longtemps », indique le rapport, selon la même source.
L’Union africaine (UA) et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) se sont fixés, comme objectifs, de produire, en Afrique, d’ici à 2040, près de 60 % des vaccins de tous les jours. Pour le moment, la liste des pays détectés, comme pouvant servir de pôles régionaux potentiels, pour la production de vaccins, compote le Rwanda, le Sénégal et l’Afrique du Sud.
Le rapport présente également des points positifs qui militent en faveur du continent et qui peuvent être une occasion pour l’Afrique de développer d’autres vaccins, outre ceux fabriqués contre la Covid-19.
L’Afrique produira le triple des vaccins actuellement fabriqués, d’ici à l’horizon 2023
À l’étape actuelle, le continent africain ne fabrique que 1 % des vaccins utilisés par sa population. Il faut reconnaître, en effet, que le gros lot du travail abattu, au cÅ“ur de l’industrie du vaccin, est beaucoup plus orienté vers le conditionnement et la distribution, en lieu et place de la production des produits.
Le cabinet de conseil américain, McKinsey, déclare que le marché africain des vaccins passera de 1,3 milliard de dollars par an, aujourd’hui, à entre 2,3 et 5,4 milliards de dollars, d’ici à 2030. Il souligne également le fait que les marchés émergents comme le Brésil, l’Inde et l’Indonésie ont réussi à développer des industries nationales de production de vaccins. L’Inde fournit notamment 70% des vaccins utilisés en Afrique.
Au-delà des statistiques et projections tous azimuts, le souhait de tous les Africains est que ces chiffres se matérialisent sur le terrain, et ceci, à très court terme. Quand on sait que les promesses faites à l’Afrique par les Occidentaux, en termes de dons de vaccins, n’ont pas été tenues, des usines de production de vaccins sur le continent ferait le bonheur de tous.